Ce n’est pas comparable aux transformations du quartier Guillaumet, du quartier Malepère, ou du quartier Grand Matabiau, mais le quartier de la Barrière-de-Paris figure parmi ceux où les changements sont les plus palpables à Toulouse. « Il y a des grues partout. Ce sont quatre à cinq grues en continu que l’on peut observer autour de la Barrière-de-Paris. Cela change seulement d’endroit au fil des saisons », constate Serge Baggi, co-président du comité de quartier Minimes-Barrière de Paris, et fin observateur des changements de son quartier depuis plus de quinze ans. Comme l’expliquait la maire de quartier, Cécile Dufraisse, à Actu Toulouse, il y a quelques mois, « à Barrière de Paris, il y a de nouveaux logements qui vont arriver, mais nous sommes vigilants pour ne pas perdre la proximité identitaire du quartier ». Opérer une mutation le long de la future 3e ligne de métro, tout en protégeant sa vie de quartier : c’est tout le défi pour ce « quartier témoin » de l’évolution de la Ville rose. Un défi qui se vit au présent, il suffit pour cela d’observer les changements qui se profilent tout autour du rond-point de la Barrière de Paris, porte d’entrée vers les Minimes, et repère incontournable avec sa sculpture monumentale qui s’élève à 25 mètres de haut. Ce qui va changer.
Au niveau du rond-point de la Barrière-de-Paris, il reste quelques repères inamovibles : la sculpture de Bernar Venet, le bar La Salade, et la petite maison atypique qui abrite le restaurant Le Pavé des Minimes… Pour le reste, le quartier a vécu de grandes transformations, et va continuer à en vivre.

Un trou béant près de la Barrière de Paris
La plus significative se situe juste à côté de la Barrière-de-Paris, au bord du boulevard Silvio-Trentin. Là, c’est un trou béant qui peut être observé. En lieu et place d’un vaste hangar qui abritait en dernier lieu une salle de sport, c’est une résidence de 5 étages et de 61 logements, répartis en deux bâtiments, qui est en cours de construction au numéro 100 du boulevard.

Vers la fin des constructions sur le boulevard Trentin
Un peu plus loin, c’est un magasin de pièces détachées qui va laisser la place à de nouvelles résidences.
« C’est l’achèvement de la densification sur le boulevard Silvio Trentin, la fin de ce couloir, témoigne Serge Baggi. C’est un rendez-vous manqué de mon point de vue. On aurait pu en profiter pour élargir l’avenue, prévoir des trottoirs plus larges pour les piétons et des pistes cyclables séparées de la circulation pour les cyclistes. C’est dommage ».

Un gros projet dans l’immeuble de La Poste
Toujours autour du rond-point, le bâtiment de La Poste va être transformé. Vidé en septembre 2024, « un projet de reconversion de ce site tertiaire en logements est en cours d’élaboration », indiquait La Poste à Actu Toulouse il y a quelques mois. En cette fin de printemps 2025, La Poste indique que ce sont 200 logements qui verront le jour dans ce bâtiment : « des logements étudiants, du logement social et une résidence de standing », précise La Poste.
Le calendrier prévisionnel ? « Un début des travaux en 2026 et une livraison en 2028 si le calendrier est respecté complète », La Poste.

« Conserver le tissu de commerces de proximité »
Pour Cécile Dufraisse, « la Barrière de Paris va bouger dans le bon sens du terme, on fait notamment attention à conserver le tissu commerce de proximité. Car il y a une vie de quartier au niveau de la Barrière avec le centre commercial, avec le coiffeur, le Mc Do… ». Selon le comité de quartier, ces commerces seraient au nombre de 80 dans le périmètre de la Barrière-de-Paris.
Beaucoup d’enseignes sont arrivées
Ces dernières années, notamment depuis 2018, les enseignes ont largement changé autour de la Barrière-de-Paris : le mouvement le plus récent étant la fermeture de Casino qui a cédé la place à Intermarché. Ces dernières années, c’est Carrefour City qui s’était installé avec McDo et Picard sur le site de l’ancienne concession automobile Ford. Pizza Hut avait ouvert un restaurant autour du rond-point comme Tacos School. Des enseignes aujourd’hui bien établies.

La circulation inquiète
Face à cette transformation régulière du quartier, quelles sont les inquiétudes et les attentes des riverains ?
« Clairement, la circulation ne s’est pas améliorée et cela risque de ne pas s’améliorer avec l’arrivée de plusieurs centaines de logements. Nous serons vigilants sur les aménagements à venir sur le boulevard Pierre-et-Marie Curie », indique Serge Baggi. Un réaménagement de ce boulevard, en cours de densification, est en effet à l’étude depuis plusieurs mois et devait entrer en phase de concertation au début de l’année 2025.

« Préserver certaines rues »
Concernant l’identité du quartier, le collectif de riverains souhaite la préservation de certaines rues : « La densification est forte avec l’arrivée des cinq stations de métro du secteur, mais il y a ici une histoire, un tissu associatif et des rues qui résistent à la construction de nouveaux immeubles. Ces rues doivent être préservées, car elles maintiennent ce tissu des faubourgs où il fait bon vivre. Il faut ensuite proposer les équipements qui vont avec l’arrivée des nouveaux habitants. Et penser aussi aux jardins publics car nous avons besoin de nombreux espaces verts avec cette densification. »
Des jardins créés
Ces dernières semaines, la mairie de Toulouse a inauguré le jardin du Prat Long, aménagé sur une ancienne friche près du canal latéral, et le jardin des Capucins, à l’angle des rues de Tunis et Pierre Cazeneuve.
Le parc de la Salade est quant à lui sur le point d’être finalisé.