Il règne un silence de mort en ce début d’été 2024 dans les travées d’Ernest Wallon. Dette, liquidation judiciaire, abandon forcé de 1000 licenciés… Le Stade Toulousain Tennis a connu une descente aux enfers sur l’exercice 2023-24. Et puis, dans le courant de la saison estivale, la lumière. Un collectif d’une quinzaine de bénévoles se porte volontaire pour reprendre le club et garantir sa santé financière. Le 5 août 2024, le tribunal judiciaire accorde à cette toute nouvelle association la gestion de la structure. La reconstruction est lancée. Voici comment ce club a ressuscité en quelques mois.
Une fidélité salvatrice
Initialement pensionnaire de Pro A, l’élite du tennis en club, l’équipe professionnelle du tout jeune Stade Toulousain Padel Tennis est reparti un échelon en dessous l’été dernier. Il a alors pu compter sur un socle déjà établi. “Certains joueurs ont souhaité rester malgré la situation”, témoigne Jean-Christophe Maurette, le nouveau président de l’association. A l’époque, cette dernière ne peut pas payer ses athlètes. Qu’importe ! Ils jouent gratuitement.
Une décision forte saluée par celui qui est à la tête du projet : “C’est une fierté qu’ils soient restés pour l’amour du maillot. On leur est éternellement reconnaissant.” Leur présence permet aussi de relancer le pôle formation. “Pour les jeunes, c’est important de savoir qu’ils sont là, qu’ils sont restés”, explique le président. Le club retrouve rapidement 850 licenciés et relance 45 équipes, dont plusieurs professionnelles.

Le padel en force
À côté de cela, l’association profite de la croissance exponentielle du Padel, qui se popularise en France. Elle se lie au géant Casa Padel et ses 4 terrains. “Il y a eu une phase de redémarrage, mais ça a trouvé un beau rythme de croisière”, appuie Jean-Christophe Maurette.
“On mise énormément dessus. Ça amène beaucoup de personnes. On a plus de demandes et de fait, plus de membres”, conforte Frédéric Rey, directeur de Toul’Events, organisme en charge des finances du club. Point final de ce développement éclair, la naissance d’un projet de construction de trois nouveaux cours.
Une renaissance qui s’effectue donc sur le plan financier, mais aussi sportif. Le socle de joueurs en place convainc. Certes, l’équipe masculine est reléguée sportivement en nationale 1, mais le projet est en marche. “Un club qui réussit à repartir de 0 comme ça, c’est sans précédent”, se réjouit le président. À tel point qu’un budget sera débloqué la saison prochaine pour venir servir les ambitions du club.

100 ans d’histoire, un grand club
Il faut dire que ces dernières sont dévorantes. “Sportivement, on a faim. On est le Stade Toulousain, un club historique, on doit assumer. On veut remonter rapidement en Pro B, puis dans l’élite”, annonce Jean-Christophe Maurette. Une position confortée par son homologue des finances : “L’objectif pour le club est simple, retrouver le statut qu’il avait avant sa liquidation.”
Car en effet, s’il est un peu camouflé par la réussite de ses rugbymen, le Stade Toulousain reste un grand du tennis français. Fondé en 1923, le club possède une histoire riche, dont la victoire de l’équipe masculine en Pro A en 2021 est le pinacle. L’association organise aussi un tournoi du circuit Challenger en 2022. Il est actuellement le berceau de joueurs de classe mondiale. Hugo Gaston, Benjamin Bonzi et Arthur Cazaux sont tous membres du top 130 ATP. Hugo Nys, Fabien Reboul et Sadio Doumbia font partie des 50 meilleurs joueurs de double du monde.