Alors que la rue de Metz à Toulouse vient tout juste d’être rénovée et inaugurée ce mardi 24 juin 2025, quelques dysfonctionnements sont déjà perceptibles. Le carrefour à la fin de la rue de Metz (vers Esquirol) et au début de la rue Alsace, est devenu un enfer pour cyclistes et piétons dû à la suppression des feux tricolores, comme a pu le constater Actu Toulouse. La mairie explique son choix. Reportage.
Un carrefour désormais complexe
Se promener dans la rue de Metz, désormais piétonne, est désormais fort agréable à Toulouse. Plus aucune voiture ne dérange la quiétude d’une déambulation ou d’une sortie à vélo, sur la piste aux pavés rouges. Mais arrivé au carrefour que nous appellerons Alsace / Metz, cela se complique. Cet endroit est dorénavant un lieu de fortes rencontres entre les divers modes de mobilités.
A ce carrefour, un gros changement a eu lieu : tous les feux tricolores ont été supprimés, que ce soit pour les voitures (en provenance des Carmes), pour les bus (depuis la place Esquirol), pour les vélos (dans un quelconque sens) et pour les piétons qui traversent sur le passage à leur usage.
Le feu le plus proche se situe quelques dizaines de mètres plus loin, en se rapprochant de la place Esquirol, pour réguler la circulation avec la rue des Tourneurs.

« C’est un calvaire » pour les piétons
À 18 h en ce mardi, bon nombre de Toulousains empruntent ce carrefour. Entre ceux qui rentrent du travail ou encore ceux qui se promènent, les différents modes de mobilités se rencontrent. Et en tant que piéton, il est vrai que traverser au passage piéton est compliqué : vélos comme voitures ont du mal à laisser la priorité. « J’ai été déstabilisé de ne plus voir de feu au début. Et avec le temps, c’est vraiment dangereux. C’est un endroit très fréquenté que ce soit à pied ou en voiture. Les gens ne sont pas très enclins à nous laisser passer, donc on peut vite avoir un accident. On comprend que ce n’est pas la sécurité qui a primé, mais les économies dans cette suppression », explique Elouan un jeune Toulousain.
« C’est un calvaire, renchérit Juliette, une jeune maman avec une poussette. J’y traverse tous les jours pour aller au travail et il n’y a pas un moment où une voiture ou un vélo ne risque pas de m’écraser, parce que tout le monde veut passer en même temps. Les vélos traversent comme bon leur semble, ce sont les pires. Quant aux voitures, elles ne font pas attention aux piétons. Franchement, il faut qu’ils remettent un feu au moins pour les piétons s’ils n’en mettent pas pour les vélos ».

Des aménagements cyclables à noter, mais pas suffisants
Si du côté des piétons les esprits s’échauffent, pour les cyclistes qui disposent d’une toute nouvelle piste, même constat : c’est un enfer. « En tant que cycliste, il faut avouer que les aménagements cyclables sont appréciables. Malheureusement, déjà que les cyclistes respectent assez peu les feux rouges et le code de la route en général, je vous laisse imaginer lorsqu’il n’y a pas de feu dans un carrefour aussi fréquenté… Oui, la priorité à droite est censée s’appliquer, mais absolument personne ne la respecte. C’est vraiment dangereux lorsque cyclistes, voitures et bus se rencontrent. J’ai plusieurs fois failli me faire renverser. Les feux tricolores permettaient au moins un peu de réguler la circulation », s’exprime Louis, habitué de ce carrefour.
Un choix réfléchi de la mairie
Alors si sur le terrain ce choix porte à l’énervement, il a été réfléchi par la mairie de la ville. « Le retrait du feu a été testé à plusieurs reprises, surtout par rapport aux vélos, notamment quand les travaux rue de Metz ont commencé et qu’il n’y avait que très peu de voitures. À noter qu’il y a entre 7 000 et 8 000 passages de cyclistes par jour à cet endroit. On a constaté que les vélos ne s’arrêtaient pas dans tous les cas quand il y avait un feu, alors on a pris le parti pris de tout enlever et de faire jouer les priorités du code de la route. Ce qui fonctionne, là, moi je trouve que les vélos font beaucoup plus attention », explique Laurence Katzenmayer, maire du quartier Toulouse Centre.

Quant à la priorité aux piétons qui n’est que peu respectée, elle soutient : « Il y a un code de la route avec un piéton prioritaire sur le passage et une priorité à droite pour les voitures et les vélos. Je pense que tout le monde devrait revoir ses bases et respecter ce code » pour que les tensions s’apaisent.
Un retour en arrière possible ?
Alors si les problématiques persistent, la mairie se laisse tout de même le droit de revenir en arrière. « Lors des travaux, nous avons laissé le système électrique d’alimentation des feux de manière à pouvoir les remettre. Mais on souhaite un espace partagé, alors pourquoi on les remettrait ? », ajoute la mairie de quartier, qui rappelle par ailleurs que, rue de Metz, plus aucun signal lumineux pour la circulation n’existe.
« Les piétons, qu’ils soient surpris, je l’entends, il faut laisser les gens s’adapter, mais de mon côté, j’ai de bons échos. C’était un engagement aussi d’enlever certains feux, dans certains cas », termine-t-elle.