Le Roquefort fête ce weekend les 100 ans de son appellation, la plus ancienne délivrée en France. Mais le fromage aveyronnais, avec son goût très prononcé, est en perte de vitesse en France. Mais à Toulouse, les consommateurs du marché couvert Saint-Cyprien défendent le fromage régional.
Le Roquefort a-t-il un goût trop fort ? Au coeur du marché couvert du quartier Saint-Cyprien, à Toulouse, le débat est lancé. Ingrid est une grande fan : « Je l’adore parce qu’il est plein d’amour et plein de puissance. Il est si crémeux ! Oui, c’est fort mais c’est comme ça qu’il est bon le fromage« . Cette Toulousaine est cliente de la Crèmerie Martine, 50 ans de métier pour la patronne Martine Loubet : « nous, on vend du fromage, pas du savon ! Il faut que ça ait du goût« .
Mais chez les jeunes, c’est peut être moins évident. Comme pour Maxime, un trentenaire du quartier qui habite cité Roguet : « C’est un fromage que je n’aime pas trop, parce que je trouve que c’est fort. C’est assez violent quand même. Je préfère les fromages plutôt plus doux, genre l’Ossau-Iraty si on parle de lait de brebis. Ou alors la tomme pour le lait de vache« .
« Quand j’étais petit, je trouvais que ça piquait… »
Plus loin dans le marché, il y a aussi Georges-Louis Sirgue, un Aveyronnais de Saint-Sernin-sur-Rance, qui ne vend pas du fromage mais de la charcuterie. Et évidemment le Roquefort, il adore. Il fabrique même une saucisse sèche maison avec ce fromage mélangé à la composition. « J’ai connu le Roquefort livré dans des caisses en bois. Mon papa était épicier, et on le recevait comme ça. Quand j’étais petit, je n’arrivais pas à le manger parce que je trouvais que ça piquait, et mes parents se mettaient en colère ! Maintenant, j’en raffole. C’est le roi des fromages ! Inégalable dans le monde.«
Tellement unique que les ventes progressent à l’international alors qu’elles chutent de 3 à 4 % chaque année en France. En 2023, il s’en est quand même vendu 14.400 tonnes. Pour commémorer les 100 ans de l’appellation, une grande fête est organisée à Roquefort-sur-Soulzon ce samedi 7 et dimanche 8 juin. Avec notamment la participation de plusieurs chefs, comme le Toulousain Michel Sarran ou l’Aveyronnais Sébastien Bras.
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