C’est une vidéo, qui n’est pas passée inaperçue sur les réseaux sociaux. L’équipe de réanimation pédiatrique du CHU de Toulouse a choisi ce moyen de communication pour expliquer son mouvement de grève, qui débute le 21 mai 2024. Une façon concrète d’en faire connaître les enjeux.
La grève est d’ores et déjà annoncée pour le 21 mai. Le service de réanimation pédiatrique du CHU de Toulouse demande des moyens supplémentaires pour soigner les enfants. Le personnel s’exprime dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux.
« Quand le silence met en danger, nous choisissons de parler », expliquent les infirmières, les auxiliaires et les aides soignantes du service de réanimation pédiatrique du CHU de Toulouse. Et quoi de mieux pour se faire entendre que les réseaux sociaux, Instagram ou TikTok. La vidéo a déjà été likée plus de 12500 fois.
Pour expliquer sa lutte et obtenir le soutien du public, le personnel, qui a déposé un préavis de grève, a choisi de diffuser une vidéo sur plusieurs plateformes : « Des sourires, des larmes, du courage et un système qui s’effondre. Bienvenue en réanimation pédiatrique au CHU de Toulouse, là où le cœur est grand, mais les moyens trop petits. Regardez, écoutez, partagez », peut-on lire sur Instagram.
« Notre service, c’est 22 lits, plus de 1 200 enfants hospitalisés chaque année, du grand prématuré à l’adolescent, dans des situations d’extrême urgence », expliquent médecins et infirmières dans une lettre ouverte, envoyée à la presse. « Depuis plusieurs mois, nous faisons face à une dégradation alarmante : fermetures de lits imposées, sous-effectifs chroniques, recours abusif aux contrats précaires, procédures dégradées ».
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« Nous avons alerté à plusieurs reprises notre hiérarchie, mais en retour c’est le silence », poursuivent les soignants. « Pendant ce temps, l’épuisement s’installe. La réanimation pédiatrique ne peut pas se résumer à des cases à cocher ou à des chiffres dans un tableau Excel. Derrière chaque lit, il y a un enfant. Nous refusons l’indifférence et la logique comptable. Notre combat est celui de la qualité des soins. C’est celui de vos enfants ».
Ce qui agace aussi les syndicats, c’est la logique comptable mise en place : « On nous avait promis un pool de soins critiques en 2018, mais il n’est jamais arrivé », confirme Julien Terrier, représentant de la CGT. « Pourtant la loi de 2022, oblige les hôpitaux à se doter d’une équipe prête à réagir en cas de soins critiques. Chez nous, elle est présente en journée mais il n’y en a pas la nuit. Il faudrait l’équivalent de 6 postes à temps plein et un poste d’infirmière référente pour des soins longs ».
Les revendications du personnel du service de réanimation pédiatrique ont été relayées par la CGT-CHU de Toulouse sur son compte TikTok. • © Capture d’écran TikTok
Contactée, la direction du CHU de Toulouse se défend : « L’unité fonctionne avec des effectifs conformes et supérieurs aux seuils réglementaires », nous avons validé le 12 mai l’embauche de 2 puéricultrices supplémentaires et pour chaque agent absent, un remplacement « un pour un » est systématiquement assuré ». Elle précise aussi que « ces derniers mois, cinq réunions de travail dédiées ont permis de construire collectivement des pistes d’adaptation concrètes ».
Une première réunion de négociations entre syndicats et direction est prévue ce lundi 19 mai, pour tenter d’éviter la grève.
https://france3-regions.francetvinfo.fr/occitanie/haute-garonne/toulouse