« Il y a 30 ans, on était une honte pour certains, aujourd’hui on nous acclame » la marche des fiertés rassemble 30 000 personnes dans les rues

Des milliers de personnes ont participé ce samedi 7 juin 2025 à la 30ème marche des fiertés à Toulouse (Haute-Garonne). Un évènement d’abord revendicatif pour défendre les droits de la communauté LGBT, devenu au fil des années une grande fête des libertés.

Sono à fond, drapeau arc-en-ciel. 30 000 personnes et des dizaines de chars ont défilé ce samedi après-midi dans les rues de Toulouse pour les 30 ans de la marche des fiertés. « Trente ans de lutte, trente ans de marche », voilà le slogan cette année pour célébrer un évènement qui a pris une énorme ampleur depuis sa création. « La première Pride, on était une centaine. Aujourd’hui on est 30 000. » constate Patrick Fontanel, fondateur de l’association Pride Toulouse. « Lors de la première marche, les gens fermaient les volets à notre passage. On était une honte pour certains. Maintenant, on nous acclame. C’est une victoire. »

Même s’il y a une forme d’acceptation de la part de la société. Le chemin est encore long. « On a plein de droits qui ont été acquis, le mariage, l’adoption mais aujourd’hui dans le monde et en Europe, il y a des reculs inquiétants. Des discours populistes qui nous font rester vigilants ».

Même constat pour Benoit Espitalier, le président de l’association Arc-en-ciel Toulouse qui a organisé la Pride pendant 15 ans. « C’est vrai. La Pride a beaucoup évolué en 30 ans. Les premières années, les marches étaient plus militantes, c’étaient des manifestations avec de fortes revendications. Aujourd’hui, elle véhicule toujours un message d’espoir mais en étant de plus en plus festive. » Preuve de l’importance de l’évènement : le nombre d’associations présentes sur le village associatif situé place du Capitole.

Parmi la dizaine d’associations, on trouve le barreau des avocats de Toulouse. Depuis trois ans, il organise des consultations juridiques gratuites. « On reçoit quotidiennement des plaintes » constate Maître Sophie Michel-Cau. « Je pense qu’il y a plus d’agressions qu’il y a 30 ans. Tout simplement parce que les jeunes se montrent plus, s’assument plus, donc on est plus sollicités. On est plus que jamais utile ».