Une zone agricole protégée se développe depuis 2019 aux portes de Toulouse. Mais elle est implantée dans une boucle de la Garonne. La plaine maraîchère est protégée des crues par une digue végétalisée, mais paradoxalement, elle pourrait devenir inondable avec le nouveau plan de gestion des risques.
C’est une plaine maraîchère qui s’étend sur 135 hectares, un poumon agricole au cœur de la métropole de Toulouse situé à Blagnac (Haute-Garonne). Une douzaine d’exploitants sont installés dans cette zone préservée de la pression foncière, sur la plaine des Quinze Sols. Parmi eux, deux jeunes cultivateurs qui bénéficient du label bio.
« On produit une quarantaine de légumes de saison sur une surface qui peut paraître assez petite au final, explique Romain Taunais. Mais de cette production, on parvient à commercialiser entre 80 et 100 paniers par semaine. » La plupart des clients du maraîcher sont des habitants de Blagnac. La vente de légumes s’effectue sur site, en direct.
La richesse de la plaine maraîchère, c’est un sol fertile grâce à sa proximité avec la Garonne. Et depuis 150 ans, un talus protège la zone des crues du fleuve. Mais, cette protection est jugée trop fragile par Toulouse Métropole qui travaille à l’élaboration de son Programme d’actions de prévention des inondations 2026-2031. « Un talus doit être adapté au cours naturel de la Garonne« , indique la collectivité.
Une digue végétalisée protège la zone depuis 150 ans des crues de la Garonne. Une protection trop fragile, pour la collectivité. • © FTV
La destruction de la digue végétalisée pourrait être envisagée, rendant du même coup la zone inondable et sonner la fin du maraîchage. « Juste avec 10 centimètres d’eau, une culture est asphyxiée, estime Quentin Fauvre. Et plus la crue est énorme, plus on peut avoir des dégâts sur les outils, sur les machines et dans les serres.«
Faire une croix sur la plaine maraîchère ? L’hypothèse est catégoriquement rejetée par le maire de Blagnac. Joseph Carles rappelle que « la ville a investi plus de quatre millions d’euros, au cours des vingt dernières années, pour se rendre propriétaire de l’ensemble des terres cultivables de la plaine maraîchère. Un système a été mis en place pour recruter de jeunes maraîchers. Donc, il est hors de question, même si nous devons assurer la sécurité des habitants, de remettre en cause la plaine maraîchère« , affirme le maire (PRG) de Blagnac.
Un groupe de travail, associant les maraîchers, a été mis en place pour tenter de trouver une solution.
(Propos recueillis par Laurent Dubois et Laurence Boffet)
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