Deux bibliothèques de Toulouse (Haute-Garonne) sont fermées dans des quartiers populaires dont l’une depuis six mois. Ailleurs, des fermetures ponctuelles deviennent de plus en plus fréquentes. Un choix de la municipalité justifié par la baisse des dotations de l’Etat contesté par l’opposition.
C’est l’une des plus grandes bibliothèques de Toulouse (Haute-Garonne). La médiathèque Grand M, située avenue de la Reynerie, accueille chaque jour de nombreux citoyens. Des élèves viennent y réviser. Des adultes ont pris l’habitude de s’y ressourcer : « C’est un endroit qui nous permet de s’évader à travers toutes les histoires que l’on peut lire et se déconnecter un peu de la réalité aussi », décrit une jeune femme.« Dans chaque quartier, il devrait y en avoir une à proximité pour pouvoir, les dimanches ou en fin de journée, y passer du temps », souhaite une autre Toulousaine.
À Bellefontaine, quartier classé prioritaire, la bibliothèque est fermée depuis six mois. La municipalité affirme devoir faire face à la baisse des dotations de l’Etat. Des fermetures provisoires seraient donc inévitables.
Il y a quand même 21 bibliothèques à Toulouse, donc on arrive à mailler le territoire de manière tout à fait correcte. Si une bibliothèque doit fermer, on compense par les autres qui ne sont pas trop loin. On a des moyens de transport en commun, on a des vélos, on peut se déplacer d’une bibliothèque à l’autre.
Henri de Lagoutine, conseiller municipal délégué aux ressources humaines
Sur 21 bibliothèques, deux sont fermées pour plusieurs mois et de nombreux autres sites subissent des fermetures ponctuelles, faute de budget pour remplacer le personnel absent. Une situation catastrophique pour l’opposition.
« La culture fait partie d’une des priorités. On ne peut pas laisser à l’abandon des bibliothèques, en particulier dans des quartiers prioritaires de la ville, qui n’auront pas de médiathèque ou de bibliothèque ouverte cet été, ce n’est pas possible d’entendre ça », s’indigne Hélène Cabanes, conseillère municipale Les Ecologistes, qui estime que d’autres choix budgétaires peuvent être réalisés.
Des coupes peuvent être faites ailleurs, par exemple sur des grands projets d’investissement qu’on envisage de faire, comme le projet de jonction Est à 95 millions d’euros sur lesquels nous nous opposons. On peut mettre de l’argent ailleurs, ce sont des choix politiques qu’il faut faire courageusement.
Hélène Cabanes, conseillère municipale Les Ecologistes
En septembre prochain, la municipalité aurait prévu d’autres restrictions. Au moins quatre petites bibliothèques seront fermées le samedi.
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