À Toulouse, le métro stoppé par une grève pour la première fois de son histoire

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Le métro de Toulouse est entièrement bloqué par une grève sur les salaires ce mardi 11 avril 2023. Photo d’illustration, station Jean Jaurès sur la ligne A à Toulouse.

TOULOUSE – Le métro toulousain est à l’arrêt. Tisseo, le réseau des transports en commun de la ville rose, est fortement touché ce mardi 11 avril par une grève sur les salaires, selon des sources concordantes à l’AFP. Les deux lignes de métro toulousaines, la A et la B, sont en conséquence totalement paralysées, une première dans l’histoire de la ville. Selon la CGT, le trafic doit reprendre mercredi.

Le conflit est lié aux négociations annuelles obligatoires (NAO) sur les salaires et à l’intégration dans ces dernières d’une clause de sauvegarde permettant de rattraper l’inflation.

« Ça n’est jamais arrivé que le métro s’arrête sur une journée entière en raison d’un mouvement de grève », a affirmé à l’AFP Stéphane Chapuis, secrétaire général de la CGT chez Tisseo, faisant état d’un arrêt total des deux lignes automatisées du métro, d’un trafic très perturbé sur le tramway et d’une circulation à 45 % des bus.

Ces chiffres ont été confirmés par le directeur général de Tisseo, Thierry Wischnewski, qui a souligné également que le métro n’avait jamais été arrêté depuis la mise en service de la première ligne, en 1993.

« Il y a un ras-le-bol général des salariés »

« Chaque année, dans les NAO (…) on intègre la clause de sauvegarde, c’est ce qui nous permet l’année suivante de récupérer l’inflation : par exemple, en 2022, on a eu 1 % d’augmentation (des salaires), l’inflation a été de 5,92 %, au 1er janvier 2023, on a eu 4,92 de rattrapage », a expliqué Stéphane Chapuis. « Et ça, cette année, ils ont décidé qu’ils ne nous les donneraient pas », a-t-il déploré.

Selon Thierry Wischnewski, « ces dernières années, l’entreprise a pu aller jusqu’au niveau de l’inflation dans ses revalorisations de salaires sauf que depuis 2022 et 2023 au regard du taux élevé d’inflation, c’est devenu plus compliqué ». Et le directeur général d’ajouter : « La proposition qui a été faite cette année, elle est de 2,8 % plus 1 % si l’inflation dépasse les 5 % et cette proposition a été rejetée, pour autant, je la qualifie de tout à fait raisonnable. »

Pour la CGT et les autres membres de l’intersyndicale (SUD, CFDT, FNCR), c’est au contraire « la goutte d’eau qui fait déborder le vase » alors qu’« il y a un ras-le-bol général des salariés », selon Stéphane Chapuis.

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