Embouteillages monstres, commerces désertés : sur la route de Revel, les travaux métropolitains virent au calvaire quotidien. Jusqu’à quand ?
« Hâte que ça se finisse », « Infernal et invivable », « une horreur ». À 8 heures du matin, sur la route de Revel, les automobilistes ne mâchent pas leurs mots. Depuis le lancement des travaux en janvier, cet axe reliant Toulouse à Saint-Orens-de-Gameville est devenu un véritable parcours du combattant. Et les nuisances ne s’arrêtent pas aux embouteillages : les commerçants installés le long de la route constatent une chute de fréquentation, leurs parkings étant désormais difficilement accessibles, cernés par les barrières de chantier.
Améliorer le quotidien de ses usagers
Car la route de Revel se transforme. En raison du fort dynamisme démographique du sud-est de la métropole, la route métropolitaine 2 (RM2) fait l’objet d’un vaste chantier de réaménagement, long de 6,9 km entre l’échangeur de Montaudran et la piscine de Saint-Orens. Objectif : fluidifier les déplacements sur cet axe saturé, faciliter le passage des bus Linéo (notamment la future ligne 7 attendue pour septembre 2025), sécuriser les trajets à vélo avec la mise en place du Réseau Express Vélo (REV22) et améliorer le cadre de vie pour les piétons. Estimés à 35,7 millions d’euros, les travaux vont s’échelonner jusqu’à mi-2027, avec, en attendant, leur lot de perturbations et de bouchons quotidiens pour les automobilistes.
Coups de klaxons, irritation grandissante et voitures qui accélèrent au feu orange, les usagers expriment un vrai ras-le-bol face à cette situation. Pourtant, ils ne remettent pas en cause l’utilité de ces travaux, mais soulèvent une autre problématique.
Des travaux menés en simultané, bonne ou mauvaise idée ?
« Ces travaux répondent à un besoin actuel. Avant ici c’était le bazar, la route était toujours bouchée, les bus qui n’avaient pas leur voie bloquaient la circulation et les trottoirs étaient trop étroits » explique Ayoub, un habitué de ce trajet. En moyenne, il met 20 minutes de plus pour se rendre au travail depuis le début des travaux. Persuadé de leur nécessité, il met en revanche l’accent sur un autre problème. « Ce qui gêne, c’est surtout l’accumulation de travaux au même endroit. On enchaîne les déviations, les bouchons et c’est infernal » dénonce-t-il. Idem pour Sophie, une Toulousaine qui met aujourd’hui quatre fois plus de temps pour se rendre à son travail. « Avec les travaux de la ligne C, les routes barrées, les travaux de piste cyclable et ceux à l’entrée de Saint-Orens, le coin est complètement engorgé. Je mets 45min pour faire 3km, c’est un vrai problème » assure-t-elle.
Les déviations proposées
Jusqu’en 2026, la route sera en sens unique de Toulouse vers l’extérieur. Plusieurs déviations sont proposées. Pour la portion entre la rue Nouadhibou et l’avenue Laure Delerot (jusqu’en août 2025), les automobilistes doivent passer par l’allée Champs Pinsons et le chemin de Cayras. La portion de chantier entre la rue du Palais et l’avenue Labouilhe a, elle, été terminée en avril. Trois itinéraires sont proposés pour les zones entre les rues de Sicart et Pablo Neruda, ainsi qu’entre la rue du Palais et l’avenue Labouilhe (jusqu’à l’été 2025). Enfin, entre les avenues Marcel Dassault et de la Marcaissonne (jusqu’en octobre 2025), une voie est supprimée et des fermetures nocturnes des accès à l’A61 sont prévues.