Depuis l’arrivée en 2024 des enseignes discount Normal et Action, la galerie Reflet Compans connaît un regain d’activité. Mais tous les commerces ne profitent pas également de cette nouvelle dynamique.
Élise habite Toulouse depuis plusieurs années, mais elle n’avait encore jamais mis les pieds dans la galerie commerciale Reflet Compans, située dans le quartier éponyme. « Je pensais même qu’elle avait fermé », lâche-t-elle. C’est un peu par hasard qu’elle la redécouvre ce mercredi matin.
Pour certains comme Maïa, l’ouverture d’Action a modifié leurs habitudes de consommation en centre-ville.
« Je viens plusieurs fois par semaine. Il y a tellement de choses à acheter dans ce magasin », confie la jeune femme, qui a fait le déplacement depuis les Pradettes pour acheter des brownies.
La clientèle semble bien au rendez-vous, tout comme chez Normal, un autre commerce discount installé au premier étage depuis juillet. Parmi les habitués, de nombreux lycéens et étudiants fréquentent les lieux, à l’image d’Anaïs, Coralie, Klara et Lélio, élèves au lycée professionnel Hélène Boucher tout proche. « On achète surtout des choses à grignoter », raconte Anaïs. « On va chez Normal, Action, à La Mie Câline et on se pose dans les fauteuils du Starbucks. »
Des toilettes à 80 centimes
Les jeunes acquiescent, mais expriment un regret : les toilettes de la galerie sont désormais payantes. Un portillon a été installé au rez-de-chaussée ces dernières semaines : pour 80 centimes, les clients peuvent bénéficier de toilettes nettoyées régulièrement. « Il y avait trop d’incivilités et de comportements à risque », explique l’hôtesse en charge de l’entretien.

L’arrivée d’enseignes discount comme Normal et Action a-t-elle amorcé une transformation durable de la fréquentation à Reflet Compans ? En décembre dernier, Marvin Faucher, le directeur du centre commercial, se félicitait d’une hausse à deux chiffres du nombre de visiteurs « après une période délicate il y a quelques années ». Une progression liée principalement à l’attractivité de ces enseignes à bas prix, mais aussi à une offre de restauration ciblant les jeunes publics.
Des avis contrastés
Du côté des commerçants, les avis divergent. Brian et Emmanuel, employés du salon de coiffure Bruno Flaujac situé à deux pas d’Action, affirment avoir vu leur clientèle augmenter sensiblement. « Les gens qui viennent chez Action nous découvrent en passant devant notre commerce. Depuis son ouverture, je pense que la fréquentation a augmenté d’au moins 30 %. »
À l’inverse, la gérante d’une boutique voisine, qui souhaite rester anonyme, s’apprête à fermer définitivement d’ici la fin du mois. « C’est seulement un centre commercial de passage. Les gens ne viennent pas faire du shopping. Ils vont chez Action mais repartent aussitôt prendre le métro. » Selon elle, seules des animations régulières et une stratégie de communication soutenue pourraient transformer les visites occasionnelles en fréquentation pérenne.
Chez Carrefour Market non plus, depuis l’an dernier, l’arrivée des deux discounters n’a pas eu d’effet significatif nous indique la direction.
« Certains clients ignoraient que ce centre existait »
Du côté de la restauration, Nancy, responsable de La Mie Câline, constate une affluence encourageante, même si sa clientèle principale reste étudiante depuis l’ouverture de l’enseigne il y a trois ans. « Comme nous sommes situés près de l’entrée principale, beaucoup de gens viennent nous demander des informations, savoir où se trouve tel ou tel magasin. Certains nous disent qu’ils ignoraient que ce centre existait. »
Si, boostée par l’arrivée de commerces à bas prix, la galerie a gagné en popularité auprès d’un public jeune et étudiant, elle reste encore largement méconnue d’une partie des Toulousains. Ce regain d’intérêt semble bénéficier surtout aux enseignes les plus visibles, tandis que certains commerçants peinent à capter cette nouvelle clientèle.
Colombus bientôt remplacé par un Subway
La date n’est pas encore connue mais dans les prochaines semaines, un an après la fermeture du Columbus, c’est un Subway, spécialiste des sandwichs à composer, qui ouvrira ses portes à l’entrée du centre commercial, sur l’esplanade Compans Caffarelli.Un emplacement visible qui devrait attirer l’œil des promeneurs affamés.À quelques mètres de là, c’est l’enseigne Pokawa, spécialiste des Poke bowls, qui a ouvert ses portes il y a bientôt deux ans. Pour Nicolas, employée au sein du restaurant, le fait d’être sur l’esplanade plutôt qu’au sein du centre commercial est un « gros plus ».
« Les gens nous voient rapidement. On attire beaucoup de jeunes cadres dynamiques et d’étudiants. Ce ne sont pas forcément des clients de la galerie. »