Alors que le président par intérim du Toulouse Football Club a annoncé jeudi 5 juin que le nouvel homme fort des Violets serait nommé « probablement dans plus d’une semaine », deux noms reviennent avec insistance du côté du Stadium : Olivier Cloarec et Julien Fournier. Dans quelles proportions le Breton et l’Azuréen correspondent au type de dirigeant convoité par le propriétaire RedBird Capital Partners ? Nos éléments de réponse.
Données et Pitchouns. Autrement formulé : utilisation de la data et prime au Centre de formation. Le tout devant façonner une équipe qui vise l’Europe régulièrement. La recette américaine du Toulouse FC a fait ses preuves depuis le début de l’ère RedBird à l’été 2020. Et compte bien continuer sur sa lancée, avec le futur patron qui sera connu prochainement.

Favoris pour succéder à Damien Comolli, Olivier Cloarec, ancien président exécutif du Stade Rennais, et Julien Fournier, ex-directeur du football à l’OGC Nice, remplissent-ils le cahier des charges ?
Dans l’interview qu’il nous a accordée jeudi dernier, le président intérimaire – depuis la démission en date du 28 mai de celui qui est aujourd’hui directeur général à la Juventus Turin – Neil Chugani n’a en effet laissé planer aucun doute. « Nous poursuivrons notre stratégie, basée sur la data ; c’est une grande partie du projet. Tout comme les jeunes talents issus du Centre. » Dont plusieurs, rappelons-le, devraient incessamment signer un premier contrat professionnel avec leur club formateur.
« Oui, insiste le champion d’aviron, nous souhaitons que le nouveau président encadre cette stratégie. » À savoir bâtir un effectif mixant des joueurs (principalement étrangers) recrutés à peu de frais aux pousses violettes qui, coup double escompté, constitueront retour sur investissement à leur vente.
Alors, Cloarec et Fournier… D’après les différents témoignages que nous avons pu recueillir, les deux hommes collent au profil. Nonobstant quelques nuances pour chacun.
Cloarec : « La formation fait partie de notre ADN »
Si le Finistérien de 51 ans n’utilise pas directement la data car il a l’habitude de travailler avec un directeur sportif, il se félicite d’avoir été titré deux fois d’affilée – pour ses deux pleins exercices à la tête des Rouge et Noir – meilleur centre de formation de France. En 2022-2023 et 2023-2024. « C’est une très grande fierté, commente-t-il à l’époque sur le site du club. L’Académie est reconnue depuis plus de quarante ans et fait partie de notre ADN. La formation, cette entité, est au cœur de notre fonctionnement et cela s’inscrit dans le temps. »
« Pour les recrues, nous indique un proche, Olivier n’intervient qu’en bout de chaîne, c’est-à-dire pour les négociations proprement dites. Je parle durée du contrat et aspect financier. Ce n’est pas lui qui choisit les profils, footballistiquement parlant. Il valide le dossier, c’est son job. » CQFD.
Fournier : « La data est indispensable »
Les chiffres, l’Azuréen également âgé de 51 ans, au contraire, met le nez dedans. Avec un bémol. « Je crois beaucoup en la data, s’enthousiasmait-il en début d’année sur les ondes de RMC, même si elle peut renfermer des dangers. J’aime bien avoir un secteur data et un secteur scout traditionnel. Chaque secteur doit pouvoir contrôler, accompagner, vérifier l’autre. En résumé : l’analyse humaine reste primordiale ; et la data indispensable, à condition d’être bien utilisée. »
« Un bon club a vocation de former des joueurs qui seront titulaires en équipe Une et joueront la coupe d’Europe. C’est une de ses phrases fétiches, raconte un agent. Au GYM, Julien regrettait que le Centre ne soit pas plus performant, il s’attela à la tâche, ce fut toujours un de ses chevaux de bataille. »