Attiré dans un guet-apens via les réseaux sociaux, un lycéen de Colomiers a subi une agression violente aux supposés relents antisémites. Une deuxième personne a été placée en garde à vue. Mais l’avocat d’un des mis en cause conteste fermement le caractère raciste de l’agression.
Jeudi 19 juin à Colomiers, un jeune garçon de 15 ans a été agressé après avoir été attiré dans un guet-apens via les réseaux sociaux. Croyant avoir rendez-vous avec une jeune fille, l’adolescent s’est présenté à un lieu convenu sur Internet. Sur place, deux individus l’attendaient à l’entrée d’une cave.
L’un des agresseurs, armé d’un couteau, l’aurait contraint à retirer son t-shirt, à danser, puis à s’agenouiller sous la menace. La victime affirme que ses agresseurs l’ont contraint à « le supplier et à prier », tout en le traitant de « sale juif ». Une partie de l’agression a été filmée et relayée sur le réseau social TikTok, provoquant une vague d’indignation. Bien que la victime ne soit pas de confession juive, elle est scolarisée au lycée ORT de Colomiers, une institution éducative juive sous contrat. Ce contexte confère à l’agression une dimension religieuse d’une gravité particulière.
Ouverture d’une enquête pour violences et injures à caractère antisémite
Dès le lendemain, un des suspects, âgé de 14 ans et domicilié à Colomiers, a été interpellé puis placé en garde à vue. D’après nos informations, un second suspect a lui aussi été placé en garde à vue. Les faits reprochés : menaces de mort aggravées en raison de la religion, injures antisémites, violences avec arme, ainsi qu’enregistrement et diffusion d’images de violences.
Sauf que Mes Pierre Alfort et Lucie Evain, les avocats du garçon de 14 ans interpellé vendredi, contestent formellement le caractère antisémite de l’agression : « Ce qu’ils ont fait n’est pas propre mais ils ne l’ont pas traité de sale juif ; il n’y a pas de propos antisémites dans les vidéos, il ne faut pas se servir de la période actuelle, et de tout ce que l’on observe autour de l’antisémitisme, pour en rajouter sur le dos de ces gosses », déclare Me Pierre Alfort. Une confrontation prévue ce dimanche après-midi vise à éclaircir les faits.