Après neuf ans d’absence discographique, Death in Vegas signe son retour avec « Death Mask ». Un album dense, nourri de dub, d’acide et de textures industrielles, à découvrir en live au Bikini.
À vrai dire, au cours des neuf dernières années, Richard Fearless, le fondateur du groupe Death in Vegas (DiV), n’a pas franchement chômé, évoluant de soirées en soirées, de mix en remix à Londres et ailleurs. Mais de nouveauté estampillée DiV dans les bacs des disquaires, que nenni ! Aussi, l’annonce, ce mois de juin, de la sortie du nouvel opus « Death Mask » comble les fans qui viendront, en plus, écouter l’artiste en tournée.
Il faut dire que, depuis 1994, date de fondation de cette aventure musicale avec son complice Steve Hellier, six albums ont défilé sur les platines, de « Dead Elvis » (1997) à « The Contino Sessions » (1999) en passant par « Scorpio Rising » (2002), « Satan’s Circus » (2004) totalement instrumental, « Trans-Love Energies » (2011) et « Transmission” (2016). On le constate, le garçon qui a pris la direction des opérations après le départ de Steve et l’arrivée de Tim Holmes, est coutumier des longues attentes/absences entre deux galettes pour mieux soigner ses effets et creuser ses inspirations.
Ainsi, de 2004 à 2011, DiV sera remisé au placard, le temps d’une passade new-yorkaise où naîtra le groupe de rock Black Acid qui permet tout de même à notre ami de jouer des vocalises. Puis, retour à Londres en 2009 pour renouer avec le passé. L’aventure solo s’annonce alors qui impulsera une sorte de nouveau départ pour Richard.
Machinerie sonore
Et puis, le temps passe (donc), mais le revoici avec un neuf titres, inspiré, qui tape à toutes les portes, comme le résumait l’artiste dans la presse anglaise récemment : « Je me suis imprégné de « Hole In The Heart » de Ramleh, du funk machine de « Population One » de Terrence Dixon, des jams techno psychédéliques de Jamal Moss, du minimalisme époustouflant de « Ø » et de Pan Sonic de Mika Vanio, des drones superposés de LOOP, et je me suis noyé dans l’acide de TM404. »
Autant dire du solide, du bel artisanat, pour un disque d’une efficacité redoutable : « J’ai inhalé le dub le plus profond, des distillations de Mark Ernestus aux principes d’artistes comme King Tubby et Scientist. Passionné depuis toujours par ce genre, j’ai adoré l’idée d’enregistrer des prises live sous forme de stems séparés, puis de réaliser des mixages inspirés dub à partir de ces stems via ma console. » Passionné par la machinerie sonore, l’artiste joue avec l’Effectron, l’Echoplex comme personne pour donner des couleurs, des vies, des voix à des sonorités anciennes qui retrouvent une modernité et des pulsations étonnantes. Les horizons grands ouverts, le set du Bikini promet monts et merveilles…