Jamais deux sans trois. Le 4 février dernier, la députée LFI de Haute-Garonne Anne Stambach-Terrenoir a alerté la ministre de la Santé Catherine Vautrin sur la situation « dramatique » vécue au CEDEF de la Haute-Garonne.
Cet établissement fait office de service d’urgence de l’aide sociale à l’enfance (ASE) : il prend en charge l’accueil inconditionnel de tout mineur ayant besoin d’une mise à l’abri immédiate, qu’il lui soit confié sur décision de parents, du juge des enfants ou du parquet des mineurs.
Suroccupation, locaux vétustes, violences quotidiennes… Malgré l’augmentation importante du budget accordé par le Conseil départemental ces dernières années, le service souffrirait d’une suractivité.
Ces situations intenables provoquent un turnover qui ne permet plus d’assurer un véritable accompagnement. Des agents sont en pleurs toute la journée, certains enfants sortent traumatisés de leur passage au CDEF », s’insurgeait la parlementaire.
Cette situation, « qui n’est pas propre à la Haute-Garonne », expliquerait, selon l’élue, pourquoi de nombreux jeunes du CDEF n’ont pas accès à la prise en charge sanitaire ou médico-sociale dont ils auraient besoin.
Face à une dégradation de la santé des jeunes et aux conditions de travail des travailleurs sociaux, Anne Stambach-Terrenoir avait insisté sur la nécessité de mettre en place un comité de suivi pour prendre des mesures d’urgence, à l’image de ce qui a été fait pour la psychiatrie.
À l’époque, la ministre de la Santé s’était engagée à « se rapprocher du préfet et du président du Département afin que les diligences nécessaires soient faites », et « à diligenter au besoin une inspection conjointe DEETS/ARS ».
« N’attendons pas les drames pour agir »
Trois mois plus tard, « la situation est toujours aussi préoccupante », écrit la députée LFI de Haute-Garonne. En témoigne la lettre ouverte récemment publiée par les représentantes syndicales des agents du CDEF.
Suractivité, vétusté des locaux, recrudescence d’actes de violence, prise en charge d’enfants dont la situation ne devrait pas relever du CDEF… Les conditions d’accueil des enfants sont alarmantes et les conditions de travail des personnels très dégradées », poursuit l’élue.
Réitérant sa demande de mise en place d’un comité de suivi, Anne Stambach-Terrenoir appelle le gouvernement a « ne pas attendre que des drames se succèdent pour tenir compte des alertes lancées par les personnels de la protection de l’enfance ».
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