Le saviez-vous ? La rue des Filatiers était le fief de l’industrie textile toulousaine

La rue des Filatiers porte bien son nom ! Son appellation provient du terme occitan « filatièrs », désignant les fileurs de lin et tisserands. Le travail de ces fameux filatiers consistait à filer le lin en bobine, grâce à un fuseau ou un rouet, après le peignage et le démêlage des fibres végétales. Le tissage à proprement parler était effectué avec un métier à tisser à pédales, jusqu’à ce que le travail soit simplifié par les machines, avec l’arrivée de l’industrialisation au 19è siècle.

Un véritable écosystème textile

La rue toulousaine abritait également de nombreux autres professionnels de l’industrie textile. Notamment des tailleurs et des chaussetiers, comme en témoigne un procès de 1771, relaté dans un document baptisé « l’affaire des tailleurs contre les chaussetiers », conservé aux archives municipales.

En effet, les deux confréries était en conflit car les tailleurs de vêtements, censés se cantonner à la fabrication de manteaux et autres habits, confectionnaient aussi des culottes, une activité en théorie réservée aux chaussetiers. En parallèle, la rue des Filatiers rassemblait des gantiers, des boutonniers, des brodeurs…

« Au fil du temps, on compte de moins en moins de professionnels du textile dans la rue, mais des boutiques perdurent jusqu’au 20e siècle. On retrouve par exemple la boutique de fourrures Hourcq-Lacoste qui reste jusqu’à la fin du 19e siècle dans la rue des Filatiers », relatent les archives de la Ville.

Usine de filature au début du 20è siècle. © archives municipales

L’histoire de la rue en bref

Si l’on remonte davantage le temps, la voie du centre-ville était autrefois nommée Grand-rue. Par ailleurs, elle sera complètement détruite par l’incendie de 1463, mais les maisons seront malgré tout reconstruites avec des pans de bois. Si elle était étroite au Moyen-Âge, ses façades seront alignées au 18è siècle, puis élargies au siècle suivant. Ce n’est qu’en 1975 que la rue deviendra piétonne et arborera ainsi une allure plutôt similaire à celle que l’on connaît aujourd’hui.

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