Une île au cœur de Toulouse. Le jeudi 5 juin dernier à 19 heures, la galerie 3.1, nichée en plein centre-ville de la Ville rose, a levé le voile sur « L’île heureuse, ici tout devient réel ». Une exposition qui n’est pas née d’un simple accrochage, mais d’une résidence artistique menée tambour battant du 14 mai au 4 juin. Trois artistes du cru (Léonore Gautier, Fabienne Jaureguiberry et Arthur Plateau) ont ainsi eu carte blanche pour métamorphoser le lieu en un laboratoire d’utopie.
C’est avec enthousiasme que nous inaugurons le nouveau format artistique, mêlant résidence et exposition, proposé par La galerie 3.1. L' »Île heureuse » donne une carte blanche à des artistes haut-garonnais pour investir ce lieu et y aborder de manière onirique nos enjeux sociétaux et de bifurcation écologique », souligne Sébastien Vincini, président du Conseil départemental.
Cette initiative trouve son échos avec l’esprit de La galerie 3.1, espace public dédié à la création locale qui, depuis son ouverture, a organisé 28 expositions, soutenu 76 artistes et attiré plus de 45.000 visiteurs. Et 2025 promet déjà trois nouvelles expositions collectives.
© Alexandre Ollier / CD31
Utopie en chantier
Dans le sillage du poème éponyme de l’auteur toulousain Ephraïm Mikhaël (immortalisé par Emmanuel Chabrier), cette « île heureuse » contemporaine se veut à la fois refuge et terrain de réflexion. L’exposition vient questionner « nos libertés et leur circulation, de l’imaginaire au réel et inversement ». Comment vivre autrement ? Avec qui, et où ? Les œuvres déployées dans l’espace traduisent ce dialogue constant entre visible et invisible, public et privée, individuel et collectif.
La recherche de cette autre rive connecte l’ici et l’ailleurs », résume ainsi le Conseil départemental de Haute-Garonne.
Autre innovation : cette résidence-exposition sera, pour la première fois à La galerie 3.1, commentée en langue des signes (LSF) le 28 juin prochain.
© Alexandre Ollier / CD31
Trois regards, une île
Le cœur battant de cette île imaginaire ? Le travail en résonance de trois artistes toulousains, chacun apportant sa propre lecture du monde.
Léonore Gautier, photographe plasticienne, compose un univers visuel fait de collages et d’associations surprenantes.
Des couleurs, des théières, des chats, des fleurs, des canapés, des tickets de métro, des personnages de tableaux du 15ème siècle, des fragments de textes ou des captures d’écran, font partie de son univers. »
Autant de fragments qui interrogent l’image comme « interface et trace d’un lien à l’autre ».
Fabienne Jaureguiberry, elle, allie photographie, installation et performance pour créer des « environnements autres, mêlant la fiction et le réel ». Nourrie par son passé dans un milieu rural et montagneux, elle explore les notions de mythe, de rituel, de sauvage et d’artificiel. Son travail invite alors à « raconter de nouvelles histoires de cohabitations possibles pour appréhender différemment ce réel – terrible et magnifique – dans lequel nous évoluons toutes et tous ».
Quant à Arthur Plateau, graphiste, peintre et plasticien, il déploie des dispositifs sensibles à partir d’une « économie de la débrouille ». Ses créations (contre-cartographies, étendards, formes architecturales ou totémiques) construisent des narrations non linéaires, en quête d’émancipation. L’espace urbain, qu’il scrute et détourne, devient ainsi le terreau fertile de son imaginaire.
De gauche à droite : Arthur Plateau, Fabienne Jaureguiberry, Léonore Gautier. © Alexandre Ollier / CD31
Une île pour demain
Derrière l’aspect poétique de cette « île heureuse », se profile une réflexion ancrée dans le présent : comment penser de nouveaux récits à l’heure des urgences climatiques et sociales ? En donnant une tribune à ces artistes, La galerie 3.1 entend poursuivre son engagement : faire de la culture un levier de transformation.
Comme le rappelle Sébastien Vincini : « Nous restons engagés au quotidien auprès des acteurs culturels locaux pour faire vivre une culture accessible à toutes et tous, engagée, responsable et inclusive, porteuse d’espoir et de solidarité ».
>> Infos pratiques :
L’exposition « L’île heureuse, ici tout devient réel » sera accessible jusqu’au 30 août à La galerie 3.1.
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