« Une idée sortie du chapeau ». En réaction à la mort d’une surveillante, poignardée, le 10 juin dernier, par un collégien devant son établissement à Nogent (Haute-Marne), Emmanuel Macron a annoncé l’interdiction à venir des réseaux sociaux pour les moins de 15 ans.
Concrètement, la majorité numérique vise à protéger les plus jeunes de contenus dangereux et qui peuvent aggraver l’anxiété, la perte d’estime de soi ou la dépression. En théorie, les enfants de moins de 13 ans ne peuvent accéder à la majorité des réseaux sociaux.
Sauf qu’aucune vérification de l’âge et du consentement parental n’est requise pour créer un compte. En France, la loi du 7 juillet 2023 entérine l’interdiction aux moins de 13 ans et rend l’accord parental obligatoire pour les mineurs de 13 à 15 ans.
Pour autant, la Commission européenne doit encore se décide au sujet de sa conformité avec le droit européen avant qu’elle n’entre en vigueur. Sans surprise, les plateformes soulignent qu’il est compliqué de trouver des solutions techniques pour faire vérifier l’âge.
En effet, la Commission nationale de l’informatique et de libertés (Cnil) signale que le contrôle de l’âge conduit « à collecter des données personnelles et présente des risques pour la vie privée ». Des outils comme la reconnaissance faciale voient aussi leur usage très limité.
Lors d’une réunion ministérielle au Luxembourg, la ministre française chargée du Numérique Clara Chappaz a affirmé que la vérification de l’âge était « possible » et d’ailleurs déjà en cours pour les sites pornographiques.
« La montagne qui accouche d’une souris »
En marge de la session plénière du Parlement européen à Strasbourg, le 17 juin 2025, l’eurodéputé RN Julien Leonardelli s’est dit « toujours très méfiant des idées sorties du chapeau d’Emmanuel Macron ».
Il y a un sujet. Nous devons voir et comprendre ce qu’il en est et ce qu’il y a derrière cette idée », a insisté l’élu, avant de confier être lui-même constamment présent sur les réseaux sociaux.
En tant que père de famille, le délégué départemental du RN en Haute-Garonne pense qu' »il faut protéger les mineurs », mais aussi « leur indiquer les risques et leur permettre d’utiliser les réseaux sociaux à bon escient ».
(Plutôt) favorable à la proposition formulée par Emmanuel Macron, Julien Leonardelli attend que le texte soit débattu à l’Assemblée nationale : « Mes collègues sauront défendre l’intérêt des enfants et l’avenir ».
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