Cinq priorités. Ce jeudi 26 juin, l’Assemblée des quartiers 31 a officiellement annoncé faire alliance avec LFI et ses chefs de file François Piquemal et Agathe Roby, dans la perspective de l’élection municipale de 2026 à Toulouse*.
Elle en a profité pour réaffirmer son autonomie et ses orientations pour sceller cette alliance qui, elle l’espère, « sera le début d’une union de la gauche et des écologistes », a indiqué sa porte-parole Ilham Grefi.
Résolument tournée vers l’avenir et « pour mieux vivre à Toulouse », l’Assemblée des quartiers 31 entend rassembler les quartiers populaires autour d’une dynamique de mobilisation, visibiliser et légitimer l’expertise des habitants.
Mais également être force de proposition, amorcer un démarrage de campagne pour l’élection en mettant l’accent sur la centralité des quartiers populaires, contribuer à construire une liste d’union qui les ressemble/rassemble.
*Une information révélée mardi par nos confrères de Marianne.
« Les quartiers populaires sont en train de s’éveiller »
Martelant que les quartiers populaires ne sont pas des déserts politiques, l’Assemblée des quartiers 31 assure se donne pour principale mission de lutter contre l’abstention et favoriser l’inscription sur les listes électorales.
Par rapport aux scrutins précédents, l’élection législative de 2024 a été marquée par une influence accrue des quartiers populaires. Ils ne se sont pas contenter de voter majoritairement à gauche : ils ont participé activement au scrutin.
Au Mirail, 61 % des inscrits ont voté au premier tour, contre 43 % seulement au deuxième tour en 2022, rapportent nos confrères d’Alternatives Economiques. Preuve que LFI et le NFP doivent une fière chandelle à la mobilisation des quartiers populaires.
Persuadée que seule l’union permettra de gagner en 2026, l’Assemblée des quartiers 31 défend un programme « complet » qui répond à toutes les problématiques des Toulousains. En insistant sur la question des quartiers populaires comme « priorité politique ».
Au niveau national, nous avons su montrer l’exemple en réunissant nos histoires, des Comités contre la double peine au Comité Adama, en passant par le MIB, les Motivés !, ou encore la coordination Pas sans nous », a rappelé Salah Amokrane.
Pour Kouider Benmessaoud, travailleur social et habitant du Mirail, la politique toulousaine n’est pas suffisamment axée sur les quartiers populaires. Or, « le fait de participer à cette dynamique va permettre de les libérer ».
Avec 70.000 habitants, les quartiers populaires représentent une part importante de Toulouse et sa périphérie. « Les partis de gauche ne peuvent plus faire l’économie de leurs voix », a souligné le militant.
Et d’ajouter : « Le quotidien d’un habitant de quartier n’est pas le même que celui d’un habitant de quartier ordinaire. Certains renoncent à s’engager à politique par crainte de subir des mesures de rétorsion ».
Si elle aurait souhaité l’union la plus large possible à gauche, l’Assemblée des quartiers 31 ne renonce pas à y aboutir et reste convaincue qu’elle y parviendra : « Nous espérons qu’Archipel Citoyen et les Verts nous rejoindront », a soufflé Salah Amokrane.
Interrogé sur l’article publié dans Marianne, le 24 juin dernier, le militant associatif a dénoncé « un procédé fallacieux visant à le disqualifier politiquement en jouant sur des peurs anciennes et des fantasmes tenaces sur fond de préjugés ».
Membre fondateur de l’Assemblée des quartiers 31, il a assuré que l’article avait été publié « sans le moindre échange ». Un « mépris de l’éthique journalistique, du dialogue réel et du contradictoire », qui révèlerait, selon lui, « une volonté de construire un récit à charge ».
« Si François Piquemal avait tenu les propos qui lui sont imputés, nous n’en serions pas là. Notre engagement s’inscrit dans une perspective universaliste, sociale et inclusive« , a conclut Salah Amokrane.
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