Mercredi 23 avril 2025, il fallait sacrément s’accrocher pour accéder à la cité de l’Espace à Toulouse. Et cela sera vraisemblablement le cas toutes ces vacances de Pâques. La raison ? Les gens du voyage occupent à nouveau le principal parking du deuxième site le plus visité à Toulouse après la Basilique Saint-Sernin. Une répétition de ce qu’il s’était passé à Noël, quand une communauté, forte d’une centaine de caravanes, avait déjà occupé le même parking, générant des tensions. Et comme notre journaliste a pu le constater sur place, un beau bazar règne autour de la fusée Ariane. Ce qu’il se passe.
Actuellement, c’est encore une centaine de caravanes qui occupe le parking principal de la cité de l’Espace, situé au-dessus de l’avenue Jean Gonord. Soit 286 places qui sont inaccessibles pour les visiteurs. Pas une mince affaire. Après avoir tourné 20 minutes pour trouver une place sur l’un des parkings restants, notre journaliste a dû par exemple se rabattre sur le parking d’une entreprise située à proximité.
D’autres ont préféré le stationnement sauvage le long de l’avenue Jean Gonord. Ce mercredi, les véhicules étaient alignés en bordure de route, sur les espaces enherbés…
Une situation qui se répète
Ce n’est pas la première fois que la situation se produit. Il suffit de reprendre les images fournies par Google, année après année. Les gens du voyage occupaient le même parking en février 2021 et février 2023. Une communauté a donc occupé pendant plusieurs mois, entre septembre et début 2025, le même site. « Cette communauté a quitté les lieux d’elle-même après un recours de Toulouse Métropole devant le tribunal administratif visant à réclamer l’expulsion ». C’est une autre communauté qui aurait pris le relais. Avec la même conséquence : une demande de recours par la Métropole devant le tribunal administratif afin de réclamer l’expulsion des occupants.
La justice saisie par Toulouse Métropole
La Semeccel, la société d’exploitation confirme :
« L’occupation depuis mi-avril du parking P3 de la Cité de l’espace n’a pas été autorisée par la Semeccel. Toulouse Métropole a rapidement été avertie de la situation et a saisi la justice pour demander l’expulsion des occupants. Il n’a pas été noté d’impact fondamental sur la fréquentation de la Cité de l’espace. En revanche, l’occupation d’une partie de nos places de stationnement est forcément gênante pour nos visiteurs, en particulier pour les familles ayant programmé cette sortie pédagogique pour leurs enfants ».
L’insuffisance de l’offre de stationnement
L’occupation des gens du voyage amplifie une problématique plus générale. Alors que la fréquentation de la Cité de l’Espace ne cesse d’augmenter, le lieu ne dispose actuellement que de 525 places de stationnement (122 sur le parking P1, 117 sur le P2 et 286 sur le P3).
« Cette offre est insuffisante par rapport à l’attractivité du site », faisait valoir la Métropole, il y a quelques mois. La collectivité rappelle que cette offre avait « dimensionné en 2003, lorsque la fréquentation était de 250 000 visiteurs par an ». En 2025, elle prévoit d’accueillir quelque 445 000 visiteurs…
Pour remédier à cette insuffisance de l’offre, Toulouse Métropole a entériné, fin 2024, la création d’un parking silo qui sera justement construit à la place du parking occupé par les gens du voyage. Un parking silo qui devrait comporter « autour de 830 places, dont au minimum 550 en lieu et place du parking véhicules légers P3 actuel », indiquait Toulouse Métropole lors du vote de la délibération en conseil communautaire.
Une nouvelle Délégation de service public
Pour créer et exploiter ce nouvel ouvrage, la collectivité lance une procédure de délégation de service public dont la concession devrait courir jusqu’en 2048. Une délégation qui comprendra aussi la gestion des parkings de la Cartoucherie (dont un nouveau à construire, NDLR,) ainsi que celui de Jeanne d’Arc, situé sous une place qui va totalement être réaménagée.
La ligne C du métro, assez proche, fin 2028
Côté transports en commun, la Cité de l’espace sera l’un des arrêts du futur Linéo 12, annoncé par Tisséo pour septembre 2025… en attendant l’arrivée prochaine de la station de métro qui portera son nom sur la ligne C, à 1,2 km de là. « Des navettes » seront mises en place entre le métro et l’établissement, avait d’ailleurs glissé Pierre Trautmann, l’élu toulousain en charge de la commande publique, en décembre dernier.