Il aurait profité de son statut pour se fournir et en faire bénéficier son frère trafiquant. Un gendarme de Haute-Garonne est soupçonné d’avoir dérobé de la drogue à l’occasion de plusieurs contrôles sur la voie publique.
« Une enquête a été ouverte et confiée à la section de recherche de Toulouse », a indiqué le procureur de la République, David Charmatz, ce mercredi 30 avril 2025.
De la cocaïne retrouvée dans un blouson d’uniforme
Les faits avaient été dénoncés par « un individu » qui expliquait « avoir été informé par plusieurs connaissances ». Cet homme en avait parlé avec deux gendarmes lors d’une discussion qui remonte au « 17 septembre 2024 », précise le procureur.
Le domicile du militaire mis en cause a été perquisitionné. Dans un de ses blousons de la gendarmerie nationale, les enquêteurs y ont retrouvé une capsule de cocaïne. Au domicile de son frère, plusieurs plants de cannabis ont été découverts.
Placé en garde à vue, le gendarme a reconnu « qu’à l’occasion de divers contrôles, il avait dérobé des produits stupéfiants, mais également divers objets, tels que des couteaux et des bombes lacrymogènes ».
Il fournissait son frère trafiquant
Des vols qui lui permettaient de financer sa consommation de drogue. Mais l’homme a aussi expliqué que « son frère l’y avait incité pour alimenter son propre trafic ».
Pour mener à bien son activité illicite, le gendarme a reconnu avoir consulté des fichiers de gendarmerie à la demande de tiers.
Par ailleurs, il a « fait transiter une fois une somme de 250 euros issue du trafic de stupéfiants sur son propre compte », poursuit le procureur. Il a également proposé à son frère deux armes de poing dont un de ses amis voulait se débarrasser, une « proposition qui avait été refusée ».
Lors de sa garde à vue, le frère a reconnu « être consommateur régulier de produits stupéfiants ». Pour son activité de vente, il a admis se fournir auprès du gendarme qui lui servait aussi d’intermédiaire dans les transactions.
Placés sous contrôle judiciaire
Une information judiciaire était ouverte ce mercredi 30 avril, notamment pour « transport, offre ou cession non autorisée de stupéfiants, blanchiment du produit d’un délit de trafic de stupéfiants, vol commis par une personne dépositaire de l’autorité publique à l’occasion de ses fonctions, […] cession d’arme ».
Un placement en détention provisoire a été requis contre le militaire. Mais après présentation devant la justice, les deux hommes ont finalement été placés sous contrôle judiciaire. Le gendarme a interdiction d’exercer sa profession.