Toulouse est longtemps demeuré ce grand » village « figé dans ses vieilles murailles médiévales. De nombreuses maisons en bois et torchis érigées le long des ruelles étroites ont accentué cette impression d’extrême confinement. Les vergers et les potagers restaient apanage des nombreux établissements ecclésiastiques. Il faut attendre le milieu du XVIIIe siècle pour que la situation se décante.
Le Grand-Rond de Louis de Mondran
En 1751, Louis de Mondran, membre de l’Académie royale de peinture, sculpture et architecture de la ville, présente aux Capitouls son » Projet pour le commerce et les embellissements de Toulouse « .
Un ensemble ambitieux autour d’un ovale, l’actuel Grand-Rond, avec six allées rayonnantes dessinées en étoiles, est conçu à la fois comme un lieu de promenade et un axe de circulation qui doit mettre en relation la ville avec le canal et la Garonne. Ce plan n’est réalisé qu’en partie.
En 1754, le jardin constitué en son centre d’une vaste pelouse, prend le nom de Boulingrin, là où on s’exerce au jeu de boules. Très prisé en raison de son espace, il devient le lieu idoine pour de nombreux événements, de la Fête de la Fédération en 1790 à l’Exposition universelle de 1887 où l’on édifie son célèbre kiosque à musique. Aménagé entre les portes Montoulieu et Mongaillard, le Jardin Royal, sort de terre au même moment.
De Saint-Sernin aux allées Jules-Guesde
Quant au Jardin des Plantes, à l’étroit rue Saint-Bernard dans le quartier Saint-Sernin puis rue Sénéchaussée (aujourd’hui rue des Fleurs), il est déplacé grâce à son conservateur Picot de Lapeyrouse dans les jardins de Frescati, enclos des Carmes Déchaussées, derrière les actuelles allées Jules-Guesde. Le jardin botanique, lieu d’acclimatations d’arbres et de plantes exotiques, devient un espace d’agrément, dans l’esprit des jardins paysagers. Il accueille des ours et des singes jusqu’en 1976 et est relié au Grand-Rond par une passerelle en fer. Lieu de conservation du patrimoine toulousain, il abrite également deux portes de l’ancien Capitole et des vestiges du Château Narbonnais.
Multiplication des espaces verts
Si la Ville rose ne comptait qu’une trentaine d’hectares de parcs, jardins, promenades, bois et zones vertes jusque dans la décennie 1970, elle peut s’enorgueillir aujourd’hui d’en compter près de mille. Une spectaculaire mue avec la création en centre-ville de nouveaux espaces verts autour des berges du canal du Midi en 1974, de la Prairie des Filtres en 1976, du jardin de Compans-Caffarelli en 1982 et de zones à vocation sportive à la Ramée à l’ouest, à Pech-David au sud, aux Argoulets à l’est, à Sesquières au nord. Depuis quelques années, la tendance est aux jardins partagés : jardins collectifs de quartier, parcs publics jardinés… Une belle manière de se réapproprier l’espace urbain et de créer du lien social.