Marie Vaislic, rescapée de la Shoah qui se battait pour que ne soit pas oubliée l’horreur de l’Holocauste, est décédée jeudi 1er mai 2025 à Toulouse à l’âge de 94 ans, a indiqué à l’AFP son fils Claude Vaislic, confirmant une information du magazine Le Point. Sa mort survient trois ans après celle de son époux Jean, lui aussi déporté. Tous deux témoignaient régulièrement devant les collégiens et lycéens de l’horreur nazie.
Arrêté par un milicien rue Sainte-Catherine, elle est déportée
Arrêtée le 24 juillet 1944 par un milicien dans la rue Sainte-Catherine de Toulouse, alors qu’elle n’a que 14 ans, Marie Vaislic-Rafalovitch est déportée, au cours d’un interminable et insoutenable trajet en train, au camp de Ravensbrück, à 80 km au nord de Berlin. Elle y passe quelques mois, confrontée à des scènes d’horreur.
Autrice d’un livre sur son histoire en 2024
« La mort, la vie, cela ne voulait plus rien dire », a-t-elle raconté à l’AFP en mars 2024, après la sortie de son livre « Il n’y aura bientôt plus personne » (Grasset), auquel elle s’était attelée, avec l’aide d’une journaliste de l’hebdomadaire Le Point, pour que ce pan de l’Histoire ne devienne pas « aussi abstrait et lointain que la guerre de Cent Ans ».
Transférée au camp de Bergen-Belsen
Puis, alors que le camp est sur le point d’être libéré par les forces russes début 1945, elle est transférée 350 km plus vers l’ouest, au camp de Bergen-Belsen, où elle est finalement libérée le 15 avril 1945, aux côtés de 60 000 survivants, par les troupes britanniques.
Ce camp, où près de 70 000 personnes, dont l’adolescente allemande Anne Frank, ont été assassinées par les nazis entre 1940 et 1945, « a emporté ce que j’étais avant », écrit-elle dans son livre.
Hommages unanimes à la dernière enfant déportée encore en vie
Sur les réseaux sociaux, de nombreuses voix se sont élevées pour rendre hommage à la dernière enfant déportée encore en vie en France, qui se battait inlassablement pour que l’horreur de l’Holocauste ne tombe pas dans l’oubli.
« Inlassable témoin de la Shoah, elle a dédié sa vie à la transmission de la mémoire et à la lutte contre l’antisémitisme », rappelle notamment Patricia Miralles, Ministre déléguée chargée de la Mémoire. « Son courage, ses écrits et ses interventions dans les écoles resteront dans nos mémoires, pour l’avenir ».
Avec AFP