34,7° fin mai 2025. Un nouveau record de chaleur a été battu à Toulouse vendredi 29 mai 2025. Toulouse se réchauffe fort désormais dès le mois de mai et les perspectives dressées par Météo France ne sont pas bonnes pour le futur. D’ici à 2050, la Ville rose pourrait en effet connaître des températures estivales dépassant régulièrement les 40°C, un nombre de jours caniculaires multiplié par dix et des épisodes de sécheresse de plus en plus longs. Selon le rapport TRACC 2025, qui établit des projections climatiques pour la France, Toulouse fait clairement partie des villes où le réchauffement sera particulièrement marqué. Voici le scénario noir dressé par Météo France.
Un climat en surchauffe
En 2050, la température du jour le plus chaud de l’année pourrait atteindre 39°C en moyenne, contre 35°C durant la période de référence 1976-2005. Une tendance qui se poursuit au cours du siècle, d’ici à 2100, cette température extrême pourrait frôler les 43°C.
En comparaison, selon une étude du gouvernement, la météo de Toulouse en 2100 serait comparable à celle de Valence en Espagne, actuellement. Le climat actuel de Montpellier deviendrait celui de Paris. Sans la mer…
Un autre signal inquiétant : la fréquence des vagues de chaleur. Si elles étaient rares au XXᵉ siècle, elles deviendraient quasi annuelles dès 2050, avec des épisodes pouvant durer jusqu’à deux mois. Le nombre de nuits dites « chaudes » ou la température ne descend pas sous les 20°C, pourrait dépasser les 58 nuits par an à la fin du siècle à Toulouse, contre 8 pour la période 1976-2005.
Cette évolution modifia en profondeur le confort thermique des habitants et augmentera les risques sanitaires, notamment pour les populations les plus vulnérables.
Des sécheresses plus fréquentes et plus longues
Toulouse devrait également faire face à une aggravation des épisodes de sécheresse. D’ici à 2100, le nombre de jours où le sol sera considéré comme « sec » à Toulouse, pourrait atteindre 160, voir 200, par an, contre 107 en moyenne sur la période de référence.
Ces conditions menacent les ressources en eau de la région, mais aussi l’agriculture locale, fortement dépendante de l’irrigation. Pour la TRACC, à Toulouse, le nombre de jours de gel vont passer de 30, il y a 20 ans, à 9 jours pour 2100.
Un risque accru de pluies intenses
Paradoxalement, le réchauffement climatique ne signifie pas nécessairement moins de précipitation, mais plutôt une intensification des épisodes pluvieux. Dans une France à +4°C, la quantité d’eau tombant lors du jour le plus pluvieux de l’année pourrait augmenter de 15%. Cela implique un risque accru d’inondation et de ruissellement urbain, particulièrement dans les zones les plus imperméables de la ville.
Un climat qui redessine Toulouse
Ces transformations climatiques auront un impact direct sur la vie quotidienne des habitants. L’effet d’îlot de chaleur urbain, déjà perceptible, pourrait être exacerbé par la hausse des températures. Les quartiers fortement bétonnés et peu végétalisés deviendront particulièrement inconfortables en été.
L’évolution du climat pourrait également affecter certains secteurs économiques. L’agriculture devra s’adapter à une pluviométrie plus erratique et à des sécheresses prolongées mettant en péril certaines cultures traditionnelles de la région. Pour Toulouse, le nombre de jours dits « très chaud » vont passer de deux à 20 à l’horizon 2100. En comparaison, Lille va passer de 0 à 3 et Marseille de 1 à 22. Le tourisme, qui repose en partie sur l’attrait de la douceur du climat, pourrait aussi être impacté par des vagues de chaleur plus fréquente et plus intense.
Un avenir climatique incertain
Les projections du rapport TRACC dressent un constat clair : Toulouse, comme de nombreuses villes du sud de la France, est en première ligne face au changement climatique.