C’est une fin de vacances foudroyante pour Christophe. Le trentenaire toulousain rentrait alors de Porto à bord d’un avion de la compagnie low-cost Ryanair. Atterrissage prévu à Toulouse pour 21h40. Mais les orages qui ont éclaté dans la soirée de vendredi 13 juin, jusqu’à d’ailleurs provoqué l’annulation du festival Rio Loco dans la Ville rose – placée en alerte orange –, ont amené un sacré lot de turbulences pour Christophe. Jusqu’à en faire flamber la note de ses vacances portugaises ! Témoignage.
Trois tentatives d’atterrissage échouées à Toulouse
Parti avec un peu de retard, vers 19h30, le vol FR1989 Porto-Toulouse devait atterrir à l’aéroport de Toulouse-Blagnac vers 21h40, à l’heure où le tonnerre s’était mis à gronder et les éclairs à frapper Toulouse. Mais à l’approche du tarmac, l’atterrissage a duré bien plus longtemps que prévu… « On avait zéro visibilité, l’avion secouait un peu, mais ce n’était pas extraordinaire », témoigne Christophe auprès d’Actu Toulouse. Suffisamment toutefois pour empêcher le pilote de poser l’aéronef au sol.
« Le commandant avait prévenu qu’on allait atterrir. On a fait deux ou trois tentatives d’atterrissage, sans succès. Et au bout de 20 minutes, je commençais à trouver ça long, donc j’ai regardé où nous étions sur la carte de mon téléphone », narre le Toulousain de 33 ans.
Et surprise ! Ce n’est pas Toulouse que l’avion survole désormais, mais plutôt le secteur de Revel. « On avait fait demi-tour », note Christophe. Direction Carcassonne, à l’aéroport le plus proche, pense alors instinctivement le vacancier. Non plus !
Demi-tour… direction l’Espagne !
« On nous a annoncé un atterrissage en Espagne, à Gérone », assure Christophe. Vendredi 13 juin soir, son vol depuis le Portugal était le seul à avoir été dérouté. Deux autres vols au départ de Paris avaient néanmoins été annulés par Air France et easyJet. « Vu l’atterrissage mouvementé en Espagne, il était sans doute plus judicieux de ne pas prendre de risques à Toulouse. Mais ce qui m’a vraiment surpris, c’est qu’on aille aussi loin ! »

Le vol FR1989 s’est posé à Gérone à 22h05. Presque à l’heure initiale, mais à la mauvaise destination donc. Si les naufragés du ciel se sont montrés ravis de retrouver la terre ferme en toute sécurité, le périple et le porte-monnaie n’en étaient pas pour autant sauvés. Bien au contraire…
800 euros de taxi : la note flambe !
Car en descendant de l’avion, aucune des solutions promises par la compagnie aérienne n’aurait abouti, selon Christophe. Plans B ? Monter à bord d’un FlixBus : prochain départ, 7 heures ce samedi. Plan C ? Prendre un hôtel, à ses frais et rentrer d’une autre façon le lendemain. Plan D ? Louer une voiture à 600 euros… qu’il aurait fallu ramener à Gérone.
Au bout d’une heure, vers 23h30, sans aucune nouvelle, le ventre toujours vide et sans aucun bus à l’horizon, nous avons décidé avec un groupe de 8 personnes, de solliciter un taxi pour nous ramener à Toulouse.
Coût de l’opération ? 800 euros. Une belle affaire pour le taxi. Et une rallonge de 100 euros par personne au budget des vacances.
« Au moins, je dormirai dans mon lit avant 3 heures », s’était résigné Christophe, comme les autres qui, moins chanceux, devaient se rajouter deux heures de route supplémentaires pour rejoindre leur domicile, à Pau.
« J’ai plus de peine pour les personnes avec des enfants, pour qui 100 euros par personne étaient bien trop chers, bien que Ryanair nous a annoncé un remboursement. Ou les personnes âgées portugaises qui se sont retrouvées prises au dépourvu et attendaient encore une solution ce samedi 14 juin matin », déclare Christophe à Actu Toulouse. Une situation bien moins confortable que la sienne, reconnaît-il. Lui n’aura plus qu’à faire « une petite sieste cet après-midi ». À la maison.