C’est un conseilmunicipal électrique qui se tient à Toulouse, vendredi 20 juin 2025. D’une part parce qu’il s’agit du dernier avant le début de la campagne électorale, qui débutera au 1ᵉʳ septembre… Mais aussi parce qu’il se tient quelques jours après la révélation de la plainte de l’association Anticor visant le maire Jean-Luc Moudenc pour « détournements de fonds publics », pour des soupçons d’irrégularités survenus lors de la campagne électorale des municipales 2020.
« Il y en a qui parlent, qui crient… »
Dans ses propos liminaires, le maire n’a dans un premier temps pas fait d’allusion à cette affaire, préférant commencer la séance en citant un extrait d’un poème de Rudyard Kipling afin de soutenir Jean-Michel Lattes, le patron de Tisséo récemment relaxé par la justice… tout en prenant soin d’ajouter :
« N’en déplaise à ceux qui instrumentalisent l’actualité pour tenter de nous dévier de notre objectif, nous ne comptons pas nos heures pour agir en fonction du quotidien des Toulousains. Il y en a qui parlent, qui crient, qui fomentent, qui calomnient. Nous nous sommes au travail ». Le ton était donné.
« Le meilleur bilan ? »
Le maire (ex-LR) de Toulouse a d’ailleurs profité de ce début de séance pour faire le bilan de sa mandature. Et pour Jean-Luc Moudenc, « jamais dans l’histoire municipale de Toulouse, nous n’avons fait autant [pour les Toulousains, NDLR], malgré les crises majeures que nous avons subies depuis le premier jour du mandat. Nous avons mis en œuvre nos engagements électoraux dans une période où beaucoup de citoyens doutent de la parole publique. Aucune des crises que nous n’avons subies n’a modifié notre trajectoire. L’expérience, la rigueur de gestion ont té des atouts déterminants », a notamment déclaré le maire.
« Notre obsession, c’est d’être au service des Toulousains avec une attention portée à l’égard des plus fragiles. 307 engagements qui avaient été pris durant la campagne ont été déroulés, tout en maintenant une stabilité des taux d’imposition ». Ce citant comme le maire « de la solidarité », et du « pouvoir d’achat », mais aussi comme « le protecteur des plus fragiles », Jean-Luc Moudenc a cité toute une série de mesures vantant son bilan.
« Vous semblez être un si mauvais gagnant ! »
Raillant « le tableau idyllique » présenté par le locataire du Capitole concernant son bilan, l’élu écologiste Antoine Maurice a rapidement interpellé le maire au sujet de la plainte d’Anticor : « Si tout cela est confirmé, il s’agirait d’un détournement de fonds publics et d’une violation du code électoral. Quand je vous avais rappelé que vous aviez mené une campagne de caniveau en 2020, vous m’aviez répondu que j’étais un mauvais perdant. Mais vous semblez être aujourd’hui un si mauvais gagnant », a-t-il pointé du doigt, tout en rappelant qu’en tant que finaliste des élections municipales de 2020, il avait lui-même « saisi le procureur de la République ».
Quant au chef de file d’Archipel Citoyen, Maxime Le Texier, il a dénoncé « un nouveau procès qui abime notre ville. C’est un dossier lourd qui détaille comment 12 collaborateurs de votre cabinet ont collaboré à votre campagne, en se cachant sous des pseudonymes », a-t-il poursuivi.
« Les référents d’Anticor sont d’extrême-gauche »
Après que Pierre Espluglas-Labatut a regretté « les coups portés en dessous de la ceinture », le porte-parole du groupe majoritaire a, lui, dénoncé « un acharnement », tout en pointant du doigt le fait que « les référents d’Anticor, qui en sont à leur quatrième plainte contre Jean-Luc Moudenc, sont d’extrême-gauche ».
Sur le fond de la plainte, il a ajouté : « Le rôle d’un cabinet est par essence politique. Lorsqu’ils participent à une campagne, ils le font à titre personnel, et librement ».
Jean-Luc Moudenc : « J’ai toujours inscrit mon action dans le respect des lois »
C’est ensuite Jean-Luc Moudenc, lui-même, qui a pris le micro pour réagir pour la première fois à la plainte d’Anticor dont il est visé.
« J’ai toujours inscrit mon action dans le respect des lois de la République, des règlements, des valeurs de la République », tout en dénonçant, « l’acharnement » d’une partie de l’opposition municipale à son endroit.
« J’ai ma conscience en paix », dit le maire de Toulouse
Fustigeant « les accusations complotistes et outrancières lancées » contre lui, le maire de Toulouse a ensuite attaqué les élus d’opposition qui « font le parti dangereux pour le débat démocratique d’une politisation de la justice et d’une judiciarisation de la vie et du débat démocratique, tout cela, dans la perspective des prochaines élections ».
Les Toulousains ne sont pas dupes de ces viles manœuvrés électorales et ils discerneront ceux qui s’y seront vautrés, abandonnés, et ceux qui auront su garder distance et hauteur.
Avant d’ajouter : « J’ai ma conscience en paix », l’édile s’est dit sûr de sa « force », de sa « détermination » et de sa « sérénité ».