Le Marathon des mots se tiendra à Toulouse et dans sa métropole du 24 au 29 juin 2025, et l’on va pouvoir, comme chaque année, courir de lecture en lecture, de spectacle en rencontre. La programmation est vertigineuse : il y en aura pour tous les goûts, toutes les envies.
De nombreux invités
Une 21e édition dit forcément un ancrage local important et un écho national, voire international, de premier ordre. On le sait, la littérature nous raconte le monde et prend le pouls des tensions et soubresauts de son époque. Sous-titrée » Est-Ouest « , cette édition entend » faire le pont entre deux mondes qui semblent tout prêts de se déchirer comme aux pires heures du XXe siècle » pour nous éclairer sur les enjeux culturels d’aujourd’hui.
De l’ouest, on saluera les venues des Britanniques Samantha Harvey ( » Orbital « ) et Deborah Levy ( » Bleu d’août « ), on courra écouter l’Américain Justin Torres (l’excellent » Blackouts « , récipiendaire du National Book Award 2023) et on ira à la rencontre de deux Irlandais, Colin Barrett ( » Fils Prodigues « , magnifique) et Karl Geary ( » Juno & Legs « ).
Vent d’est
Le vent d’est nous apportera, à travers Sergueï Shilakov ( » Espèces dangereuses « ) et le journaliste Filipp Dzyadko » Radio Vladimir « ) des nouvelles de la Russie de Poutine, qu’ils ont dû quitter. La programmation française, de Vanessa Springora à Thomas Clerc en passant par Adrien Bosc, Mazarine Pingeot, Nicolas Fargues ou encore Jean Le Gall (passionnantes » Dernières nouvelles de Rome et de l’existence « ) a bien fière allure. La musique tissera des liens avec la littérature, notamment avec La Grande Sophie ou Bertrand Belin. La moisson toulousaine est foisonnante et réjouissante : Jean-Baptiste Del Amo, pour le formidable thriller très 80s, » La Nuit ravagée « , Simon Chevrier pour » Photographie sur commande « , un des chocs littéraires de l’année, Didier Goupil en lecture-spectacle autour de Nicolas de Stael, Pascal Dessaint ( » L’envers de la girafe « ), Maylis Adhémar ( » L’école est finie « ), Baptiste Beaulieu ( » Tous les silences ne font pas le même bruit « ) ou encore Guillaume Sire ( » Les grandes patries étranges « ) feront vibrer leurs mots partout dans la Ville rose.
Au plus près des écrivains
Le Marathon des mots, c’est aussi, c’est surtout l’occasion d’approcher au plus près les écrivains, mais aussi les comédiens et les comédiennes qui viendront lire, dans des endroits merveilleux comme la Chapelle des Carmélites ou l’Auditorium Saint-Pierre des Cuisines, des textes classiques, surprenants, étonnants ou militants : Jacques Gamblin y fera ses débuts, et l’on se pressera pour écouter Guillaume Gallienne, Pierre Rochefort, Marie-Christine Barrault, Judith Henry et tant d’autres.
On se refuse à citer un spectacle plutôt qu’un autre, sinon à les citer tous. Le Marathon des mots se découvre avec l’envie et la curiosité comme seules boussoles, la beauté et la poésie comme seules phares. Attendez-vous à être séduits, bousculés, cajolés, effrayés, attendris, charmés. C’est fou comme c’est beau, une ville qui lit.
Yves GABAY