Toulouse, capitale de l’aéronautique et du spatial, pourrait-elle être la prochaine cible d’attaques de drones ou de missiles ? Dans une actualité internationale extrêmement tendue, la menace est bien réelle pour Richard Mébaoudj, tête de la liste « Toulouse à pied et en commun » pour les prochaines élections municipales dans la Ville rose. Une liste qui se veut « apolitique et centrée sur les sujets mobilités », précise-t-il.
Dans un communiqué, il appelle les élus à ne pas partir en vacances avant d’avoir sérieusement planché sur un dispositif de « défense passive » qui prévoirait l’installation d’abris anti-aériens.
« Il est grand temps de réfléchir à une stratégie »
L’idée peut faire sourire, mais pour le candidat, aussi président de l’association 60 Millions de Piétons 31, elle est à prendre au sérieux. C’est en regardant nos voisins allemands que la réflexion est née : « l’Allemagne a lancé un vaste plan de création et de réaménagement d’abris en rapport avec la montée de la tension en Europe », écrit Richard Mébaoudj. En novembre dernier, le pays avait, en effet, lancé un inventaire de ses abris disponibles.
Première étape d’un travail que Toulouse, en tant que « plateforme technologique de l’aérospatial et du spatial », devrait aussi rapidement engager, selon le candidat. « Il est grand temps de réfléchir à une stratégie. Nous connaissons une montée des tensions internationales et, dans le même temps, une hausse du budget militaire », pointe-t-il.

« Toulouse peut être une cible »
La Ville rose avait été choisie pour accueillir de nouveaux bâtiments du Commandement de l’espace. Ce centre d’excellence de l’OTAN pour le domaine spatial doit être mis en service pour septembre 2025. Il s’installe sur le site du Centre national d’études spatiales (CNES), un emplacement stratégique pour mener des opérations spatiales militaires à travers quatre fonctions principales : le soutien aux capacités spatiales, l’appui spatial aux opérations interarmées, la connaissance de la situation spatiale et l’action dans l’espace.
Plus globalement encore, en tant que vitrine d’excellence dans le domaine du spatial militaire, « Toulouse peut être une cible s’il devait y avoir échanges de missiles », lance Richard Mébaoudj.
Garages, parkings, caves : « il faut faire un état des lieux »
Par quoi faudrait-il alors commencer selon le candidat ? À l’image de ce qui a déjà été entrepris en Allemagne, « faire un état des lieux, répond la tête de liste. Envoyer des courriers aux bailleurs, repérer ce qui peut être utilisé comme abri : les garages, les parkings, les caves dans les immeubles… S’inspirer de ce qui se fait en Ukraine ». Et d’ajouter : « ensuite, il faudrait prendre des mesures d’aménagement d’abris, communiquer avec les habitants et voter un budget… ».

Abris anti-aériens : Toulouse est-elle bien dotée ?
Toulouse est-elle naturellement riche en abris anti-aériens ? Aussi étonnant que cela puisse paraître, elle contient, en son cœur, un bunker datant de la Seconde Guerre mondiale, peu connu de ses habitants, sous la gare routière à Matabiau. Et sous le Capitole, que se cache-t-il ? Si le monument le plus emblématique de la Ville rose a bien un sous-sol, « ce n’est pas un abri anti-atomique », avait répondu le maire, Jean-Luc Moudenc, lors d’une visite d’Actu Toulouse réalisée en mars 2024. Et en cas d’attaque de drones ou de missiles, pourrait-elle alors servir ?
Les élus interpellés
Au-delà du maire de Toulouse, Richard Mébaoudj a également interpellé tous les élus de la métropole sur cette question.
Interrogé par Actu.fr, la Ville de Toulouse souligne que seul l’État est compétent sur cette question. Également sollicitée, la préfecture ne nous a pas donné suite.