Dans la nuit du vendredi 18 au samedi 19 avril, trois véhicules appartenant à un surveillant pénitentiaire de Seysses ont été brûlés à son domicile. Les syndicats craignent une attaque ciblée, et appellent à plus de sécurité.
L’incendie n’est pour l’instant ni signé ni revendiqué, mais les syndicats craignent une attaque ciblée. Dans la nuit du vendredi 18 au samedi 19 avril, vers minuit et demi, trois véhicules appartenant à un surveillant pénitentiaire de Seysses ont brûlé, à son domicile dans le Comminges. Un quatrième véhicule a aussi été endommagé. Une information de La Dépêche du Midi que nous avons été en mesure de confirmer.
Selon David, un représentant local du syndicat pénitentiaire des surveillants (SPS), la victime des incendies est un agent proche de la retraite, qui n’avait pas été menacé auparavant. Il ne va pas reprendre le travail dans l’immédiat, sans que la durée de son indisponibilité ne soit précisée. Un véhicule lui sera prêté, afin de pouvoir compenser la perte de ses trois autres véhicules.
Une enquête a été ouverte, le surveillant a déposé plainte dans la matinée. Pour l’instant, les enquêteurs doivent encore déterminer s’il s’agit d’un acte volontairement dirigé contre un surveillant pénitentiaire. Les syndicats réagissent, et demandent plus de protection, dans un contexte de violences en augmentation contre le personnel.
« Il faut un état d’urgence »
Johann Reig, secrétaire général du syndicat Ufap Occitanie, appelle même à « un état d’urgence » face à un malaise croissant. « Plusieurs établissements pénitentiaires ont déjà été visés, il y a eu Nîmes, Agen… On sent une montée des violences, en réaction aux mesures prises par le gouvernement d’organiser des rondes pour surveiller les prisons et les véhicules du personnel.«
De son côté, le secrétaire général du syndicat SPS, qui tient à rester anonyme, reconnaît une inquiétude grandissante au sein du personnel. « Au départ, c’étaient les établissements pénitentiaires qui étaient visés, par des dégradations, des incendies voire des tirs à l’arme lourde. » Mais avec ces véhicules brûlés, il craint que désormais, les auteurs de ces violences n’essaient « de s’en prendre directement au personnel qui travaille, en les suivant, en essayant d’avoir leur identité, de les menacer et de les intimider directement devant leur domicile et leur famille.«
Aujourd’hui, les forces de police assurent donc des rondes, notamment la nuit. « Nous ce qu’on demande, puisqu’on voit que ça ne faiblit pas, c’est le déploiement de l’armée et des forces Sentinelles, tel que ça a pu être fait lors d’actions terroristes, puisqu’on peut parler de ça et que le parquet anti-terroristes est saisi. » Dans l’incendie d’Agen survenu dans la nuit du lundi 14 au mardi 15 avril, c’est la DDPF (Défense des Droits des Prisonniers Français), un groupe actif sur l’application de messagerie cryptée Telegram, qui est soupçonnée. Certains craignent aussi des représailles de narcotrafiquants.
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