Bruce de Galzain a assisté à la dernière apparition publique du souverain pontife avant sa mort. Le directeur de « ici Occitanie » était à Rome pour la messe de Pâques. Ancien envoyé-spécial de Radio France en Italie et au Vatican de 2019 à 2023, il a suivi l’actualité du pape François pendant 5 ans.
Ce lundi de Pâques 2025, le Pape François est mort à l’âge de 88 ans. Le directeur de « ici Occitanie », ancien correspondant de Radio France au Vatican, est à Rome en ce moment pour les vacances. Bruce de Galzain a assisté à la dernière apparition en public du souverain pontife.
Vous êtes le directeur de « ici Occitanie ». Mais avant de nous rejoindre à Toulouse, vous avez été pendant cinq ans jusqu’en 2023, envoyé permanent de Radio France en Italie et au Vatican, évidemment. Alors, ça doit être très émouvant d’avoir assisté à un moment d’histoire ?
B. d. G. : Je suis en vacances à Rome depuis quelques jours, pour les fêtes de Pâques notamment. Et en effet, dimanche à 12 hheures, j’étais place Saint-Pierre, j’ai vu le pape, j’ai entendu le pape, le pape qui a béni la foule. Après, avant le message urbi et orbi à la ville et au monde, le pape qui est descendu sur le parvis, dans la papamobile, il a fait le tour de la place Saint-Pierre. C’était très étonnant de le voir ainsi puisqu’il était très affaibli. Et le lendemain matin, j’ai appris sa mort comme tout le monde, très tard, à 10 heures du matin.
Vous l’avez suivi pendant cinq ans. Quel a été le moment le plus fort pour vous ? Quels souvenirs vous gardez ? Quel voyage peut être ?
Oui, ce sont les voyages. J’ai eu la chance de faire beaucoup de voyages. Ensuite, il a moins voyagé. Il est allé à Ajaccio et à Marseille par exemple. Moi, j’ai fait un voyage en Irak qui était absolument sidérant parce que le pape était le premier chef d’État depuis très longtemps à venir dans ce pays, depuis la guerre. Ce voyage était assez fort. Le voyage avec les migrants aussi, à Lesbos ou à Chypre, où je l’ai vu marcher alors que déjà, il avait du mal à marcher. En 2021, il a pris la peine de faire plusieurs mètres, plusieurs centaines de mètres, pour aller voir les enfants dans un camp de réfugiés, pour aller voir les enfants, leur dire qu’il était proche d’eux. Et puis le pape est allé partout. Quand il est allé au Canada, par exemple, certes, il est allé à Montréal, mais il est allé chez des Inuits à côté du Groenland, et il est allé dans les périphéries.
Qu’est-ce que vous ont dit sur la place Saint-Pierre du Pape ? Les touristes, les croyants ? Quel mot revient le plus souvent ?
Le pape des pauvres. C’est vraiment ce qui revient le plus souvent, et notamment place Saint-Pierre. Il y a ouvert des restaurants, il a ouvert des lieux où les pauvres pouvaient dormir. Donc ça c’est du concret. C’est aussi le pape du multilatéralisme. C’est peut-être un des rares chefs d’État, à parler à tout le monde, certes, à 1,4 milliards de catholiques, mais à tout le monde. Et aujourd’hui, c’est important dans un monde dont on peut craindre qu’il a tendance à se recroqueviller.
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