Quelle place pour le chien dans les jardins publics ? À Toulouse, un collectif de 250 propriétaires s’est créé en avril dernier, son nom : les Truffes roses. Ils ont écrit une tribune à la mairie pour avoir le droit de promener leurs animaux sans laisse à certains horaires.
À Toulouse, un collectif de 250 propriétaires s’est créé en avril 2025, son nom : les Truffes roses. Ils demandent à pouvoir promener leurs chiens sans laisse dans les parcs de la ville et dénoncent une grande pression de la part des agents de la police municipale et de la brigade incivilité. Ils ont écrit une tribune à la mairie de Toulouse pour avoir le droit de promener leurs animaux sans laisse à certains horaires, à l’instar de l’expérimentation menée parc Monceau à Paris.
« Merci de tenir votre chien en laisse »
C’est écrit en gros à l’entrée de la coulée verte des Argoulets : « Obligation de tenir votre chien en laisse sur toute la zone« . Et pourtant, ce propriétaire, Anthony, laisse son animal en liberté, il s’explique : « Il faut bien qu’elle coure, dans l’appartement, elle court où ? Dans un 40 mètres carrés, c’est petit, on la sort pour qu’elle puisse courir, s’amuser.«
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Un comportement que Jean-Claude, habitué du parc, n’apprécie pas du tout : » Ça m’est arrivé de le dire à des propriétaires : tenez, vos chiens en laisse. Les Argoulets, c’est un lieu de promenade pour tout le monde, il y a des enfants, des personnes âgées, etc. Ce n’est pas facile de cohabiter !«
Michèle, elle, préfère dévier de son chemin dès qu’elle voit un chien en liberté, en raison d’un vieux souvenir de morsures : « J’ai peur des chiens. Oui, je dévie de mon chemin.«
Danièle, qui est de sortie avec sa petite fille Théa, perçoit aussi un danger potentiel pour les enfants : « C’est pas évident parce qu’il y a des chiens qui sont à la hauteur des enfants, et ils aboient des fois, on ne sait pas pourquoi. » Théa, haute comme trois pommes, surenchérit : « J’ai peur des fois qu’ils nous sautent dessus, qu’ils nous griffent. »
Dans la grande majorité des cas, la rencontre humains chiens en liberté se passe plutôt sans aucun problème, commente le propriétaire Anthony : « Dès qu’il y en a un qui demande à attacher, je le fais. »
L’amende pour non-respect de la réglementation dans les jardins publics est de 38 €. Mais les habitués disent n’avoir jamais vu la police municipale verbaliser un propriétaire de chien.
Une question de bien vivre ensemble rappelle la mairie
Françoise Ampoulange, conseillère municipale déléguée en charge de l’animal dans la ville, rappelle que l’arrêté municipal interdisant de promener un chien sans laisse, date de 2009 et que des dizaines de caniparcs dédiés à la promenade des toutous existent à Toulouse, c’est une question de bien vivre ensemble tout simplement dit l’élue.
« Le but, c’est d’avoir un bon partage du territoire. On ne peut pas, parce qu’on est en zone urbaine et qu’on a des chiens dans des appartements, descendre, les lâcher et faire n’importe quoi. Il faut qu’on essaie de satisfaire tout le monde. Notre rôle d’élu, c’est ça. Il y a des réglementations et il y a des caniparcs qui sont créés exprès pour que les chiens puissent courir, sauter, jouer à la balle en toute sécurité et pour eux et pour les autres. »
L’article 5 de l’arrêté mis en avant par la mairie de Toulouse stipule : « Les chiens circulant sur la voie publique et dans les lieux publics, même accompagnés, doivent obligatoirement être tenus en laisse et identifiés par tatouage ou puce électronique. Le non-respect d’un de ces points pourra se traduire par une verbalisation ou, si un danger manifeste est constaté, aboutir à la confiscation de l’animal. »
Chiens interdits dans les transports en commun toulousains, à de rares exceptions près
Les chiens sont également interdits dans les transports en commun toulousains, sauf à être dans un sac, ou s’il s’agit d’un chien guide. Une récente enquête pour comparer avec les autres réseaux français, ainsi qu’un questionnaire auprès de 6.000 personnes et une étude auprès de 14 propriétaires et non-propriétaires ont conclu que le règlement de Tisséo ne changerait pas.
Antoine Bouvet, responsable chez Tisséo collectivités précise : « Ce qui en ressort, c’est que ça pouvait être une source de préoccupation en matière de sécurité, en matière d’hygiène, mais aussi en matière de confort, notamment parce qu’en heure de pointe, notamment sur des lignes structurantes comme Linéo, Tramway et métro, c’est compliqué pour le chien.
Et c’est compliqué aussi pour les passagers parce qu’il y a une grande promiscuité avec les voyageurs, donc fort de tous ces constats, le choix qui est fait, c’est de maintenir les conditions actuelles de la présence des chiens dans le métro, à savoir uniquement les chiens guides d’aveugle, les chiens accompagnants des agents de sécurité ou les chiens de petite taille emportés dans des paniers.«
L’amende pour les propriétaires de chiens contrevenants sur le réseau Tisséo est de 150 euros.
https://www.francebleu.fr/occitanie/haute-garonne-31/toulouse-31555