« Je ne me suis pas reconnue », des familles de victimes d’accidents de la route prises en photo à Toulouse

Ils ont perdu une fille, un fils, une sœur, un neveu… dans un accident de la route. Plusieurs familles se sont retrouvées à l’hôtel de la Cour des Consuls à Toulouse, quartier Esquirol ce samedi 17 mai pour se faire prendre en photo.

Un shooting organisé par l’association Antoine Alléno, pour les aider à faire leur deuil, mais aussi pour demander à ce que les chauffards en cause dans les accidents mortels soient jugés pour « homicide routier », et non plus pour homicide involontaire. Une proposition de loi est en ce moment examinée à l’Assemblée nationale. Elle permettra, si elle est adoptée, de sanctionner plus durement les conducteurs sous l’emprise d’alcool ou de stupéfiants.

« Il joue au foot, il a un bracelet, ça s’appelle de la prison ferme ça ? »

« C’est la fille d’amis très proches« , Gérald pose avec entre les mains, un portrait de Kyara, 18 ans. Elle est décédée dans un accident près de Castelnaudary l’année dernière.

« À travers cette photo, on voit de l’émotion et un visage, je ne me suis pas reconnue », confie la mère de Kyara, Nelly. « Je n’avais pas pris de photo depuis avril 2024, c’est mon visage maintenant, ma deuxième vie. » Le chauffard, alcoolisé et sous l’emprise de stupéfiants, était au volant de la voiture dans laquelle se trouvait Kyara. Il a été condamné à un an ferme, avec un bracelet. Une peine ridicule pour la famille, qui se bat pour que la proposition de loi soit adoptée.

« Là il joue au foot, il a un bracelet, et il est sur les réseaux, sur le Facebook du club, ça s’appelle de la prison ferme ça ? », questionne Nelly. « Pour nous, évidemment, c’est trop tard, mais on veut que pour les autres personnes, ça change« , concluent les parents de Kyara. Ces portraits pris à Toulouse se retrouveront en septembre sur le pont d’Iéna à Paris, en face de la tour Eiffel pour former une fresque de 3.000 photos prises partout en France.