Une étude scientifique publiée ce 3 juin 2025, menée par un chercheur toulousain et un homologue italien, révèle de nouveaux secrets quant aux débuts de l’Humanité. Et ce grâce à des ossements de mâchoires de nourrissons découverts en Afrique. Ils datent de 2,5 millions d’années environ.
Grâce à des fragments fossilisés de mâchoires de nourrissons datant 20.000 à 30.000 siècles , José Braga, professeur d’anthropobiologie à l’Université de Toulouse au sein du Centre d’anthropobiologie et de génomique et Jacopo Moggi-Cecchi (Université de Florence), publient ce 3 juin 2025 une étude dans la revue Nature communications qui bouscule les connaissances sur les origines de l’Homme.
Une Humanité hétérogène il y a trois millions d’années, dont l’ancêtre de l’Homme
Les deux scientifiques ont étudié deux mandibules, deux mâchoires inférieures, appartenant à des bébés décédés, dont les fragments ont été exhumés en Ethiopie par Yves Coppens dans les années 1970, et en Afrique du Sud dans les années 2014-2015. « Ce sont les tous premiers fossiles d’humais très anciens au stade de nourrissons. Leur époque est mystérieuse, le genre humain apparait sur le continent africain mais on a très peu de documentation fossile sur ces origines africaines« , explique José Braga.
Il n’existe pas jusque là de consensus scientifique sur l’âge des premières êtes humains, avec cette large échelle entre deux et trois millions d’années. « Ces petites mandibules nous apprennent qu’avant deux millions d’années, il y avait deux formes humaines en Afrique, très différentes. L’origine de l’Homme doit donc être encore plus ancienne, sans doute autour de trois millions d’années, peu après l’extinction de la célèbre Lucy, l’australopithèque que le grand public connait », poursuit le professeur toulousain.
Ces nouveaux fossiles permettent d’appréhender la façon dont les très jeunes humains grandissaient. Différentes espèces humaines suivaient, dès la naissance, des trajectoires de développement distinctes. Cette diversité précoce suggère que plusieurs branches évolutives étaient déjà bien différenciées au sein du genre Homo. « Avec des enfants, on parle de plasticité développementale : quand des enfants diffèrent très tôt, cela signifie qu’ils appartiennent à des espèces différentes. Pendant longtemps, on pensait que ces différences étaient dues aux environnements différents« , pour José Braga. Cette complexité remet en question l’image d’un arbre évolutif linéaire ou simplifié.
Le plus vieux fossile humain connu a 2,6 à 2,7 millions d’années, c’est une mandibule d’un adulte découverte elle aussi sur le continent africain.
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