La start-up toulousaine Contakt se bat pour réformer les titres-restaurant. Elle s’est associée avec quatre autres petits émetteurs de titres-restaurant français. Ensemble, ils ont monté le collectif CoReCT en vue d’une réforme qui doit commencer à être débattue au Parlement en septembre 2025.
Elle a à peine 6 mois d’existence, une poignée de clients et énormément d’énergie. La start-up toulousaine Contakt vient de s’associer avec quatre autres petits émetteurs de titres-restaurant français. Ensemble, ils ont monté le collectif CoReCT. Ils discutent avec le cabinet du ministère de l’économie en vue d’une réforme qui doit commencer à être débattue au Parlement en septembre prochain.
Le collectif CoReCT souhaite interdire les cadeaux en nature
Le Collectif CoReCT trouve injuste que seuls « quatre grands émetteurs de titres restaurant se partagent 95% du marché. » Un marché qui pèse très lourd : 10 milliards d’euros selon lui. CoRect demande notamment l’interdiction des rétro-commissions aux employeurs (ce sont des cadeaux en nature jusqu’à présent légaux).
Les explications de Sylvain Martinez, fondateur de la start-up toulousaine Contakt : « Une rétrocommission, c’est un grand groupe qui propose, si jamais vous lui achetez ses titres restaurant, un autre service gratuitement ou une réduction, etc. C’est tout à fait légal, mais en fait c’est un avantage un petit peu anticoncurrentiel et ça a été ciblé par le gouvernement. » Sylvain Martinez, après 20 années passées à travailler pour l’environnement, voit les choses différemment : « Nous, ce qu’on propose, c’est vraiment des récompenses à destination des salariés, qui, en fonction des dépenses effectuées, vont pouvoir générer une cagnotte, c’est pris en compte dans notre modèle économique » (ndlr : par exemple des cours de cuisine ou des dégustations de vin écoresponsable.)
Parmi les autres revendications de Contakt : l’interdiction des doubles commissions et rendre obligatoire la transparence tarifaire auprès des commerçants.
Ouvrir le marché à la concurrence
Ouvrir un peu plus à la concurrence le marché des émetteurs de titres-restaurant, c’est une idée qui séduit certains Toulousains, comme ce commerçant et ce client, rencontrés à la pause-déjeuner à Toulouse.
A l’ombre d’un bel arbre au fond d’une cour, Yasmina attend de passer commande pour son déjeuner. Ses titres-restaurant, elle y tient, elle en reçoit 18 par mois. Leur montant : 8€50, ils sont émis par l’un des quatre grands noms du titre-restaurant en France. Passer à quelque chose de plus local, pour cette cliente c’est une très bonne idée : « Ce qui serait intéressant, ce serait que ces gros distributeurs n’aient pas le monopole et que d’autres puissent avoir leur part de titres-restaurant. »
Car dans les faits, le monde du titre-restaurant apparaît très flou, témoigne Julien. Il est primeur rue de la Colombette et sur chaque transaction, il verse 1,75% de commission à chacun des quatre grands émetteurs français : « Effectivement, c’est très compliqué d’avoir une transparence, ne serait-ce que pour le traitement des titres. Que ce soit papier ou carte bleue. On doit se connecter sur 50 plateformes différentes, récupérer des factures à droite à gauche, puis après pointer et voir si les tickets qui ont été envoyés correspondent. Même les comptables ont du mal.«
D’après le collectif CoReCT, la commission reversée par les commerçants à certains émetteurs de titres-restaurant peut atteindre 4 à 5%.
https://www.francebleu.fr/occitanie/haute-garonne-31/toulouse-31555