Une grève illimitée débute ce mardi 17 juin à l’hôpital psychiatrique de Toulouse. 200 infirmiers, aides-soignants et psychologues sont appelés à se mobiliser à l’appel des syndicats SUD Santé et CGT.
200 infirmiers, aides-soignants et psychologues de l’hôpital psychiatrique du CHU de Toulouse sont appelés à une grève illimitée ce mardi 17 juin à l’appel des syndicats SUD Santé et CGT. Il n’y aura pas d’impact sur les patients, le personnel est réquisitionné par la direction si c’est jugé nécessaire.
Personnel en souffrance
Les syndicats dénoncent un mal être au travail, ils parlent de « destruction de leurs conditions de travail ». Julien Terrier, secrétaire général de la CGT du CHU explique que l’attractivité est si faible, qu’il n’y a plus assez de personnels pour travailler et que, en raison de nombreux arrêts maladie non remplacés, des chambres restent vides : « Il y a, 22 chambres vides aujourd’hui, alors qu’on a des besoins immenses en psychiatrie sur le département.«
Selon le syndicaliste, la fermeture de ces lits est la conséquence directe d’une politique plus globale : « On ne sait pas rendre attractif ces services de psychiatrie. Les agents se battent depuis très longtemps pour une indemnité forfaitaire de risque de 100 € par mois. C’est pas grand chose, et ce serait tout à fait possible. C’est juste une reconnaissance salariale et surtout une reconnaissance du risque pris à travailler en psychiatrie. »
Julien Terrier affirme que, au travers de la dotation globale de fonctionnement, l’argent existe : « L’argent, il est là mais il n’est pas utilisé pour le soin. C’est vrai que c’est une aberration alors qu’on devrait récompenser le personnel, on devrait arrêter de les balader partout. Quand il y a des absences, on devrait réellement leur offrir des bonnes conditions de travail pour aussi attirer du personnel qui voudrait travailler en psychiatrie. Les spécialités sont super intéressantes pour les soignants, mais malheureusement les conditions dans lesquelles elles sont appliquées aujourd’hui ne sont pas satisfaisantes.«
La direction du CHU explique qu’il est compliqué de recruter en psychiatrie
La direction du CHU de Toulouse, elle aussi, regrette l’absentéisme très fort du personnel en psychiatrie. Elle précise que c’est un problème national et qu’il est c’est très compliqué de recruter en psychiatrie.
Dans un communiqué de presse, elle écrit : « Le bâtiment de l’hôpital de psychiatrie compte quatre unités et 88 lits d’hospitalisation. Dans un contexte de tensions en matière de recrutement à échelle nationale en psychiatrie, le CHU de Toulouse fait actuellement face à de l’absentéisme médico-soignant dans deux unités d’hospitalisation du pôle de psychiatrie : l’UF1 et l’UF2, qui se trouvent au sein du bâtiment de psychiatrie. » Elle argumente la fermeture d’un service de psychiatrie ainsi : « De ce fait, le mardi 10 juin 2025, le CHU a été conduit à envisager un regroupement transitoire de ces deux unités au sein de l’UF1. Cette mutualisation des moyens permet de maintenir l’ouverture de 22 lits pour ces deux unités et d’assurer des soins aux patients avec des ressources humaines adaptées. » Et elle ajoute : « L’UF3 et l’UF4 continuent de fonctionner normalement. »
Le rassemblement inter-syndical est annoncé pour 14h devant l’Hôtel Dieu.
https://www.francebleu.fr/occitanie/haute-garonne-31/toulouse-31555