À Toulouse, le patron de Tisséo la régie de transports publics et proche du maire était poursuivi pour favoritisme et prise illégale d’intérêt dans une affaire liée à la future ligne C du métro. Jean-Michel Lattes est relaxé. En revanche, son ex bras droit, qui avait placé son fils, est condamné.
C’était un procès retentissant et redoutablement technique. En mai dernier, une personnalité politique de premier plan à Toulouse, Jean-Michel Lattes, président de Tisséo Collectivités et Tisséo Ingénieries, vice-président de Toulouse Métropole et très proche du maire, devait répondre de favoritisme dans le cadre d’un contrat confié à une société de conseil lors des études réalisées pour la future troisième ligne de métro.
Son avocat avait dénoncé une enquête à charge
Jean -Michel Lattes a été ce 16 juin relaxé. En revanche, Jean-Michel Evin, qui était à l’époque son directeur général des services, a lui été reconnu coupable de favoritisme et de prise illégale d’intérêt. Il est condamné à douze mois de prison avec sursis, il va faire appel. Tisséo devra régler 200.000 euros d’amende. En 2019, la justice s’était penchée sur cette affaire, après une alerte de la Chambre régionale des comptes évoquant l’instabilité des financements de la troisième ligne de métro.
La Chambre s’étonnait notamment de la somme qu’avait touché une société de conseil pour un travail évalué au départ à 350.000 euros, et qui avait été finalement facturé plus de quatre millions d’euros. Cette même entreprise comptait dans ses rangs, le fils de Jean-Michel Evin, en tant qu’alternant puis comme salarié, qui comparaissait d’ailleurs comme prévenu. Deux autres sociétés étaient soupçonnées d’avoir bénéficié d’avantages injustifiés à l’époque des faits, entre juillet 2015 et janvier 2018, lors des études concernant cette future troisième ligne de métro.
Pendant le procès, la défense et en particulier l’avocat de Jean-Michel Lattes, Jacques Lévy, avait dénoncé une affaire très politisée où l’enquête avait été menée à charge. Jean-Michel Lattes risquait une peine d’inéligibilité, ce qui l’aurait empêché de figurer sur la liste de Jean-Luc Moudenc, aux prochaines élections municipales en 2026. En 2020, cette figure de al vie politique toulousaine, incontournable sur la question des transports, apparaissait à la cinquième position. Si il n’a qu’un poste mineur actuellement à la mairie, en tant qu’adjoint chargé de la culture occitane et de la dénomination des rues, le patron de Tisséo est le vice-président de Toulouse Métropole en charge des transports en commun.
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