En marge du chantier de construction du puits de secours situé dans le quartier Saint‑Aubin, une opération d’archéologie préventive a révélé des vestiges funéraires inédits, illustrant l’extension de Toulouse au-delà de ses remparts antiques.
Les grands travaux d’aménagement dessinant le futur des villes sont paradoxalement souvent l’occasion de replonger dans le passé. Ainsi, dans le cadre des travaux de la future ligne C du métro de Toulouse, une équipe de cinq archéologues de l’Inrap, dirigée par Didier Paya, a entamé le dégagement d’une parcelle de 127 m², dans le secteur de Saint-Aubin. Situé hors de l’enceinte gallo‑romaine, le site laissait pressentir, à l’appui de précédentes fouilles menées en 1991 et 2008, la présence d’une nécropole tardive.
Une intuition qui s’est révélée juste puisque les chercheurs ont mis au jour une voie pavée de galets attribuable à l’époque moderne et huit tombes à inhumation datées de la fin de l’Antiquité (Ve siècle ap. J.-C.). Dans ces dernières, les archéologues ont découvert les corps d’hommes, de femmes et d’enfants qui reposaient parfois dans des cercueils, comme l’atteste la découverte de traces de clous.
Comme le précise le communiqué de Tisséo et de l’Inrap, les objets retrouvés sont pour le moment rares. Seule une tombe féminine renfermait une monnaie et un balsamaire en terre cuite, un petit flacon de parfum. Un fragment de marbre gravé a également livré quelques inscriptions, précieux indices pour l’identification d’un défunt.
La fouille a pour le moment atteint trois mètres de profondeur, avant de s’intéresser aux niveaux sous-jacents dans les jours qui viennent. Dans les semaines à venir, un second quadrillage sera ouvert au nord de l’emprise. Le terrain sera restitué à Tisséo début mai pour permettre le démarrage des travaux du puits de secours, prévus pour s’achever en 2028.
Les vestiges découverts feront l’objet d’analyses approfondies dans les laboratoires de l’Inrap, qui coordonne sur ce secteur une opération d’archéologie préventive conforme aux préconisations du Service régional de l’archéologie. Cette intervention s’inscrit dans le calendrier global de la Ligne C, après les fouilles de François Verdier achevées début 2025 sur un autre segment du tracé.
À cette occasion, les services de l’Inrap avaient également mis au jour des sépultures ainsi que de nombreux objets datant de l’Antiquité et du Moyen-Age.
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