Comment le contexte morose met l’économie en panne dans tous les secteurs

Chiffres en berne, moral au plus bas… toute l’économie d’Occitanie cale en ce début d’année. Les entreprises régionales sont confrontées à une baisse généralisée de l’activité et à un climat d’incertitude persistant.

L’année 2025 démarre sur une note préoccupante pour l’économie régionale. D’après la dernière enquête de conjoncture de la Chambre de commerce et d’industrie d’Occitanie, près d’une entreprise sur deux (49 %) enregistre une baisse de chiffre d’affaires par rapport à la même période l’an dernier. Tous les secteurs sont concernés : industrie, construction, commerce, services et hôtellerie-restauration.

Ce sont les commerçants et les professionnels de l’hôtellerie-restauration qui accusent le plus le coup. Le commerce enregistre un solde d’opinion négatif de −32 points, soit le niveau le plus bas depuis quatre ans. Près de 57 % des commerces signalent une baisse d’activité au premier trimestre. Les marges se resserrent, les charges restent élevées et la fréquentation continue de décliner avec en outre un prix du panier moyen qui continue de diminuer.

Dans l’industrie, 45 % des entreprises constatent également une baisse de chiffre d’affaires. Les carnets de commandes sont peu remplis, et 36 % des dirigeants se disent pessimistes quant à l’avenir de leur entreprise, le moral plombé par l’incertitude qui plane sur les relations et le commerce internationaux.

Dans le bâtiment, près de la moitié des entreprises déclarent une baisse d’activité, avec un solde d’opinion de −26. L’accumulation de normes et les délais de paiement en hausse pèsent lourdement sur la trésorerie.

Enfin, le secteur des services pâtit de la mauvaise trajectoire suivie par les autres domaines d’activité. Là aussi, les carnets de commandes peinent à se remplir et les niveaux des trésoreries atteignent des niveaux inquiétants. D’autant plus qu’une nouvelle menace semble identifiée par les dirigeants : la généralisation de l’IA générative et la concurrence qu’elle génère, notamment dans les professions intellectuelles.

Globalement, le moral des chefs d’entreprise continue de s’éroder : la confiance en l’avenir chute dans tous les secteurs, et atteint des niveaux historiquement bas.

La fragilité de la demande, la prudence des consommateurs et les tensions géopolitiques nourrissent un sentiment d’incertitude générale. Selon l’enquête, les trésoreries se dégradent et les banques sont jugées de plus en plus réticentes à soutenir les besoins de financement, en particulier dans les petites structures.

Seules quelques lueurs d’espoir apparaissent : les prévisions pour le printemps laissent entrevoir un léger rebond dans certains secteurs, notamment grâce au retour des touristes et à la relance des chantiers dans la construction. Mais l’attentisme domine.