La Fédération Régionale des Syndicats d’Exploitants Agricoles (FRSEA) et les Jeunes Agriculteurs d’Occitanie appellent les agriculteurs de toute la région à reprendre les mobilisations dans la nuit du 15 au 16 mai. Une colère qui gronde de nouveau suite à la modification à l’Assemblée Nationale d’une loi visant à lever des contraintes pour la profession.
La colère des agriculteurs pourrait bien prendre une nouvelle tournure dans les semaines à venir. La Fédération Régionale des Syndicats d’Exploitants Agricoles (FRSEA) et les Jeunes Agriculteurs d’Occitanie appellent à de nouvelles mobilisations dans la nuit du 15 au 16 mai. Des actions sont déjà prévues, notamment dans les Hautes-Pyrénées et dans le Tarn-et-Garonne.
Les agriculteurs dénoncent des « promesses non tenues » par le gouvernement après les mobilisations historiques de l’année dernière. Suite à ces événements de grande ampleur, la profession attendait une loi de simplification des réglementations pour retrouver de l’espoir dans une période de crise de confiance.
La loi Duplomb/Ménonville, considérée comme « vitale » par la FNSEA car son texte prévoit de faciliter le stockage de l’eau et l’accès aux pesticides, devait représenter cette bouffée d’air frais. Pourtant, bien qu’adopté au Sénat, le texte de loi a été modifié durant son passage à la Commission du Dévelopemment Durable et de l’Aménagement du Territoire de l’Assemblée Nationale. Par exemple, un article ouvrant la voie à des dérogations environnementales pour certains projets de prélèvement et de stockage d’eau a été supprimé.
Ces changements dans le texte de loi sont considérés comme « inacceptables » par les agriculteurs, qui prévoient de faire monter la pression jusqu’à l’examen de la loi à l’Assemblée Nationale prévu le 26 mai prochain. « Pour nous, c’est le texte d’origine ou rien. Les agriculteurs sur le terrain ne comprendront pas si c’est autrement », explique Jean-Marie Dirat, président de la FRSEA Occitanie, qui regroupe les 13 FDSEA de la région soit 14 000 adhérents.
Dans leur communiqué, les syndicats agricoles d’Occitanie vont plus loin : « Les attentes des agriculteurs étaient fortes, leur déception est immense. Leur réaction sera donc à la hauteur de ce dédain inadmissible. »
Ces mobilisations font suite à des situations toujours difficiles dans les exploitations. « Nous n’avons plus aucune marge. Les contraintes s’entassent et nous rendent moins compétitifs face aux pays étrangers », estime le président de la FRSEA. « Les agriculteurs veulent assurer la souveraineté alimentaire du pays… mais il faut leur en donner réellement les moyens », appuie le communiqué des syndicats.
Les agriculteurs dénoncent des normes contraignantes et des interdictions d’utilisation de certains produits qui mettent à mal leur compétitivité. Selon Jean-Marie Dirat, si la situation ne change pas, alors c’est toute l’agriculture française qui menace de disparaître : « Beaucoup vont partir à la retraite. Les agriculteurs n’ont plus envie de continuer. Si cette loi ne passe pas comme prévu, c’est la fin de l’agriculture. »
Le président de la FRSEA s’inquiète aussi pour l’avenir de la profession : « On avait espoir avec cette nouvelle loi mais là c’est fini. Aujourd’hui, on se mobilise pour nos enfants. Les jeunes ne pourront plus s’installer avec des modèles viables. »
Ce texte de loi risque de créer des étincelles dans toute la France. En effet, le président de la FNSEA Arnaud Rousseau a appelé ce jeudi 15 mai à une mobilisation nationale à l’occasion du premier jour de l’examen de la loi à l’Assemblée Nationale soit le 26 mai, précisant que les Jeunes Agriculteurs s’associeront à ce mouvement.
Ces actions interviendront à une période de l’année où les agriculteurs sont occupés dans leurs exploitations, avant les récoltes. Mais selon Jean-Marie Dirat, cette contrainte n’empêchera pas la mobilisation d’être largement suivie, indiquant même que les agriculteurs d’Occitanie sont prêts à monter sur Paris : « Connaissant mes collègues, ils lâcheront leur ferme car c’est un combat pour l’avenir de nos enfants. Nous n’avons plus rien à perdre. Tout le monde est au bout du rouleau, ça finira mal. »
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