Airbus planche sur un système, destiné à équiper ses avions pour éviter les collisions dans les aéroports. Plusieurs drames se sont produits ces deux dernières années et d’autres ont été évités de justesse. Le constructeur européen espère le déployer dès 2029.
Avec le doublement des liaisons des liaisons aériennes, prévues d’ici 20 ans, la question de la sécurité sur les pistes est plus que jamais d’actualité. Airbus s’apprête à lancer son système anticollision. Une vraie révolution.
Le taux global d’accidents dans l’aviation commerciale est resté en dessous de la moyenne quinquennale ; selon l’Iata dans son rapport 2024 sur la sécurité aérienne. On a compté un accident tous les 880.000 vols en 2024, mais beaucoup ont été évités de justesse.
Et le danger n’est pas forcément dans les airs aujourd’hui, mais bien sûr les pistes des aéroports ou lors des décollages ou atterrissages. 500 incidents graves sont recensés chaque année dans le monde. Et parfois cela se termine très mal.
L’accident de Tokyo sur l’aéroport d’Haneda, le 2 janvier 2024, est resté dans les mémoires. Les pilotes d’un Airbus A350 de Japan Airlines, en phase d’atterrissage n’ont pas vu le Dash des gardes-côtes japonais, qui s’avançait jusqu’à la piste. Ils n’ont pas pu éviter la collision. Cinq des gardes-côtes sont morts et l’A350 a fini détruit par les flammes.
Pour limiter au maximum ces risques d’accidents, Airbus Industrie travaille depuis une dizaine d’années et dans le plus grand secret sur la mise au point d’un système anticollision, qui viendrait compléter les dispositifs déjà en place pour les phases de vol.
Le système développé par Airbus repose sur l’utilisation des signaux des avions, émis en permanence par les appareils commerciaux, ceux qui fournissent toutes les informations de positionnement et qui sont utilisés par des sites comme Flight Radar pour assurer le suivi en temps réel du trafic aérien. L’idée est d’utiliser ces signaux pour détecter des risques de conflit, dans un laps de temps de 30 secondes », résume un expert dans un article de l’Usine Nouvelle.
Avec le système anti collision d’Airbus, les pilotes auront 30 seconde pour réagir et éviter une potentielle catastrophe. • © Michaela STACHE / AFP
« Cela va représenter environ 2000 mètres, pour permettre à un avion en train d’atterrir, de réagir », rajoute-t-il. « Le système générera une alerte dans l’habitacle, conduisant l’équipage à appliquer la procédure la plus adaptée, comme une remise de gaz si l’appareil est en train d’atterrir alors qu’un autre avion était encore sur la piste ».
Baptisée SURF-A, la solution du constructeur européen pourrait être intégrée aux postes de pilotage de ses avions sous la forme d’une mise à jour logicielle. Avec elle, 75 % des situations dangereuses sur un aéroport pourraient être détectées en cas de risque de collision imminente au sol et donc potentiellement évitées.
Airbus espère pouvoir déployer son invention dès 2029. L’objectif est de faire certifier Surf-A, dans un premier temps pour les A320 et les A330 et dans un second temps pour les A350. À partir de 2030, le système devrait devenir un outil disponible pour tout nouvel appareil. Une façon pour airbus de prendre encore un peu plus d’avance sur son rival américain Boeing.
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