Les épisodes de canicule vont devenir de plus en plus fréquents avec le réchauffement climatique. Et pour les salariés, ces fortes chaleurs sont des périodes à risque, notamment pour ceux qui travaillent dehors ou dans des lieux non climatisés. Les entreprises doivent désormais appliquer de nouvelles mesures de protection.
C’est un paramètre dont il va falloir désormais tenir compte dans les prochaines années. Les fortes chaleurs liées au dérèglement climatiques sont en augmentation. L’État a décidé de renforcer la protection des salariés pendant ces canicules.
Ça ne se voit pas forcément avec la pluie et des températures, avoisinant les 20 degrés dans une grande partie de la France, comme par exemple ce mercredi 4 juin marqué par de nombreuses averses et des orages. Mais le climat se réchauffe et 2024 a été l’année la plus chaude jamais enregistrée dans le monde.
Record de chaleur mensuel, ce vendredi 30 mai 2025 à Toulouse (Haute-Garonne), avec 34,5°C. • © Nathalie Saint-Affre / MaxPPP
Ce réchauffement climatique s’accompagne depuis quelques années des nombreux épisodes de canicules, de plus en plus tôt dans l’année et de plus en plus fort. Et les premiers touchés sont les salariés sur les chantiers à l’extérieur.
À partir du 1er juillet 2025, les employeurs auront pour obligation de renforcer la protection de leurs travailleurs face à ces épisodes de canicule. Le gouvernement a publié lundi 2 juin un décret, relatif à la protection des travailleurs contre les risques liés à la chaleur, au Journal officiel : « Dans un contexte de dérèglement climatique, la prévention du risque lié à la chaleur constitue un enjeu grandissant en termes de conditions de travail », souligne le gouvernement dans un communiqué.
Le Code du travail imposait jusqu’à présent aux employeurs de préserver la santé de leurs salariés, mais sans entrer dans le détail. Dès cet été, de nouvelles mesures plus renforcées vont entrer en vigueur pour éviter les accidents du travail, liés aux fortes chaleurs. Migraines, coups de chaleur, malaise et déshydrations sont donc désormais mieux considérés par le législateur.
« Il faudra adapter les horaires, suspendre les tâches pénibles aux heures les plus chaudes, mieux ajuster les périodes de repos« , précise le décret gouvernemental.« Les postes de travail devront aussi être aménagés pour amortir les effets du rayonnement solaire et de la chaleur, via des dispositifs filtrants ou occultants, de la ventilation ou de la brumisation ».
Les entreprises vont devoir mettre à disposition de leur salariés un minimum de trois litres d’eau potable par personne et par jour, lorsqu’ils n’y auront pas accès. • © MaxPPP
« L’eau potable fraîche mise à disposition des travailleurs devra être augmentée autant qu’il est nécessaire » explique la ministre du travail, Catherine Vautrin. « L’accès à l’eau devra être garanti, avec un minimum de trois litres par jour et par personne en l’absence d’eau courante ».
Les employeurs devront également fournir des équipements adaptés, comme des vêtements respirant ou des couvre-chefs, et accorder une attention particulière aux travailleurs vulnérables, notamment les femmes enceintes : « Il est nécessaire que les épisodes de chaleur, de plus en plus récurrents et intenses, fassent partie intégrante des démarches d’évaluation et de prévention des risques menés par les employeurs », souligne le gouvernement.
Le changement climatique avec ses fortes chaleurs exige la protection des salariés par les employeurs.Le décret n° 2025-482 du 27 mai 2025 publié hier le 1er juin détaille cette protection. pic.twitter.com/IsikZOJckX
— Michèle BAUER ⚖️🥑 (@Maitre_Bauer) June 2, 2025
Et cette prévention passera par la formation : « L’information des salariés, sur les signes de coup de chaleur et les gestes à adopter est également rendue obligatoire, tout comme la mise en place de protocoles de secours, notamment pour les personnes isolées », ajoute le décret. Ce risque devra aussi être intégré dans les plans de prévention des secteurs de l’agriculture et du BTP.
Depuis 2018, 48 accidents mortels du travail liés à la chaleur ont officiellement été recensés par Santé publique France. Mais ils sont clairement sous-estimés car ils ne s’appuient que sur les remontées de l’inspection médicale du travail.
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