Donner son sang, pas toujours facile quand on travaille. Une proposition de loi votée ce 4 juin par l’assemblée nationale permet désormais aux salariés de faire un don sur ses heures de travail et sans perte de salaire. Chez Airbus à Toulouse (Haute-Garonne), le dispositif existe déjà.
Chaque année l’établissement français du sang lance un appel aux dons pour renflouer les stocks à la veille des grandes vacances, le 14 juin. Cette année peut-être plus besoin de se libérer. Vous pourrez donner votre sang sur vos heures de bureau.
C’est un dispositif que l’établissement français du sang attendait depuis longtemps. Ce 4 juin, les députés ont adopté le projet de loi, prévoyant la possibilité pour les salariés de donner leur sang sur les heures de travail et sans perte de salaire.
Concrètement, « Chaque employé pourra bénéficier de 8 absences par an pour participer à une collecte, dans le site le plus proche de son lieu de travail ou de son domicile« , dit le texte qui ajoute que « l’employeur ne pourra refuser cette absence que pour des motifs liés à l’organisation ou à la continuité de l’activité ».
Certaines entreprises n’ont pas attendu la loi. À Toulouse (Haute-Garonne), sur le chemin du restaurant d’entreprise, les salariés d’Airbus sont invités à faire un petit détour. Dans une salle aménagée pour l’occasion, l’Etablissement Français du sang a posé ses valises pour deux jours. Stéphane Gaudaire est ingénieur chez Airbus. Il prend le temps de donner à chaque collecte : « On a aussi un effet d’entraînement avec les collègues », témoigne Stéphane. « On le voit, des fois, il suffit de dire qu’on y va pour inciter ceux qui n’ont jamais donné à le faire. Et au final, ça devient une routine ».
Stéphane Gaudaire ne manque aucune collecte chez Airbus, l’ingénieur a même incité bon nombre de ses collègues à faire comme lui. • © FTV
Son collègue Jean-Michel Murawski le reconnaît. Il n’aurait pas eu le temps d’aller donner en dehors de sa journée de travail : « Ça peut être contraignant », estime Jean-Michel. « Il faut se déplacer, trouver une place de parking. Là c’est vraiment une solution de facilité ». Mais Airbus fait presque figure d’exception.
Pouvoir se rendre dans un centre de dons, sur ses heures de travail, sans perte de rémunération, c’est une aubaine pour l’établissement français du sang. Et encore plus à l’approche des grandes vacances. C’est la période la plus critique pour les stocks.
« Cette opportunité de donner sur son temps de travail nous permettra certainement d’augmenter notre potentiel de prélèvement », confie Mohamed El Rakaawi, directeur de collecte pour l‘EFS en Occitanie. « Ça ne va sûrement pas doubler, mais si ça nous rapporte 15 à 20 % de dons en plus, ce sera déjà pas mal ».
Si elle est validée par le Sénat, la loi pourrait entrer rapidement en vigueur, et permettre à l’Occitanie d’assurer les 1000 poches de sang quotidiennes, nécessaires pour couvrir les besoins des hôpitaux.
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