La ville de Blagnac, près de Toulouse (Haute-Garonne) désire ramener la biodiversité dans la ville. Pour ce faire, la commune participe à un programme initié par le CEREMA et s’interroge sur son avenir écologique et climatique.
Alors que la canicule et les fortes chaleurs rendent les cœurs de ville compliqués à vivre, Blagnac, commune de 27 000 habitants s’interroge sur la possibilité d’enclencher une dynamique de transition plus verte. Une grande conférence a donc eu lieu en lien avec le CEREMA (le Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement).
À Blagnac, le petit ruisseau du Riou a entièrement été renaturé. « Artificialisé sur la moitié de son linéaire, le lit du Riou a été élargi, bétonné, enroché et la végétation en bord de cours d’eau a été supprimée. Ces aménagements, réalisés pour limiter l’impact des crues (en évacuant l’eau le plus vite et le plus loin possible), ont eu des conséquences dramatiques pour le bon fonctionnement de ce milieu naturel. Aujourd’hui la renaturation, avec la création de méandres et des plantations, va permettre à l’eau de s’étaler – sans aggraver le risque inondation et de ralentir sa vitesse d’écoulement, tout en rendant le lieu plus propice aux promenades. » explique Toulouse Métropole. Une première étape pour favoriser la diversité de la faune et la flore dans la ville.
Pour la commune de Blagnac, la marche à suivre va dans ce sens : « Les grandes pistes, ça va être de lutter contre les îlots de chaleur, favoriser la désimperméabilisation de la ville. Ça va être aussi de favoriser l’introduction de la nature en ville pour abaisser la température, mais aussi rétablir tous les services écosystémiques. C’est vraiment par ce type de solution qu’on va aller ensuite » explique Théo Sigiscar, responsable d’études adaptation climatique au CEREMA.
À l’occasion d’une réflexion commune ouverte aux Blagnacais, François Gemenne, professeur à HEC et membre du GIEC est venu à Blagnac. Pour lui, il faut une prise de conscience et un changement pour anticiper. « Quand on va discuter d’adaptation dans le débat public, on va avoir l’impression que c’est une sorte de renoncement. L’intérêt, c’est de reconnaître qu’on va être touchés par les impacts du changement climatique, que ce n’est pas uniquement pour les autres, pour les générations futures ou pour les pays lointains, mais que nous aussi nous sommes directement touchés. L’ensemble des activités économiques, de la santé, du logement, de la mobilité vont être touchés ».
Si on veut s’adapter aux impacts du changement climatique, il faut anticiper, prévoir des plans donc il faut consulter.
François Gemenne, professeur à HEC et membre du GIEC
Mais afin que cela fonctionne de nombreux aspects sont à prendre en compte, logement, mobilité, santé, ressources du territoire, la stratégie pour Blagnac reste donc à trouver. 300 personnes étaient présentes lors de la soirée de discussion organisée par la mairie.
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