La maltraitance animale rentre de plus en plus dans le périmètre de la justice française. Un stage de sensibilisation obligatoire, pour des auteurs de ce délit, a eu lieu à Saint-Gaudens (Haute-Garonne).
C’est un stage un peu particulier auquel ces personnes doivent participer à Saint-Gaudens (Haute-Garonne). Ce jour-là, elles sont 4 dans la salle et n’ont pas eu le choix. Toutes ont commis une infraction ou délit mais ne sont pas en situation de récidive. Elles ont été condamnées par le magistrat, le stage peut être une alternative à la peine.
Je suis là parce qu’on a dit que j’avais abandonné mes chiens, mais j’ai eu un gros problème chez moi, j’ai tout jeté, j’y dormais plus mais je venais tous les jours voir mes chiens, leur donner à manger et à boire. Ils ont trouvé ça pas bien et ils ont dit que j’avais abandonné mes chiens.
Ce stage est une journée de formation, de sensibilisation à la maltraitance animale. « Quand on ne s’occupe pas de son animal, qu’on le délaisse, c’est un délit » précise Céline Gardel, capitaine de police, aux stagiaires. Un rappel à la loi ou pour certains même une découverte.Les premiers textes de loi, en rapport avec la maltraitance animale, datent de 1982. Elle va du délit d’abandon, aux sévices graves, actes de cruauté, la zoophilie et des sévices sexuels. Les forces de l’ordre sont désormais formées.
La capitaine de police explique « on voit très bien que les violences intrafamiliales sont souvent concomitantes aux violences faites sur les animaux. » Ce type d’intervention pédagogique a lieu une à deux fois par an à Saint-Gaudens.
La capitaine de police insiste sur l’importance de la dénonciation des faits de maltraitance pour faire avancer les choses et qu’il y ait une punition des actes.
C’est important que les gens comprennent parce qu’aujourd’hui, vous allez leur confisquer leur animal mais demain ils vont aller en rechercher un autre. Donc finalement, c’est important qu’il y ait du sens. Le stage est une peine qui est double, le stage est pédagogique mais aussi financier.
Céline Gardel – capitaine de police et formatrice en protection animale
Il s’agit d’un accompagnement sociojudiciaire. Ce stage obligatoire est payant (150 euros), les sommes sont versées à l’association « les 4 pattounes » organisant cette journée. L’organisation héberge également des animaux abandonnés.
J’interviens en tant qu’éducatrice canine, sur la partie aussi bien-être animal, on donne des conseils pour éviter des abandons ou des récidives sur des mauvaises compréhensions des comportements canins. En leur donnant les clés du fonctionnement de l’animal, on espère que cela va modifier leurs réactions face à leur chien. Parfois, il n’y a pas une vraie volonté de mal faire ou de faire mal, il y a une méconnaissance qui entraîne la maltraitance.
Sandrine Vannuchi – éducatrice canine, vice-présidente de l’association les 4 pattounes
À la fin du stage, un autre participant explique « des fois, on fait des erreurs sans le savoir et une petite erreur peut aller loin, donc avec ça, on va se remonter et on va faire moins d’erreurs« .
Une note d’espoir mais la situation de la maltraitance animale est loin d’être réglée dans notre pays, la France est effectivement championne d’Europe en matière d’abandon d’animaux dont 60% ont lieu pendant l’été ! Les actes de maltraitance sont en augmentation.
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