
PHILIPPE HUGUEN / AFP
Un dispositif « Stop Fraude » va être utilisé à partir de ce mercredi 8 janvier par la SNCF et cinq autres opérateurs de transports en commun. Photo d’illustration.
TRANSPORTS – Dans le métro à Paris, le bus à Marseille, le train à Limoges ou le tramway à Toulouse… : à partir de ce mercredi 8 janvier, prendre les transports en commun sans billet devient un pari risqué. Désormais, les contrôleurs de la RATP, de RTM, de Tisséo ou encore de la SNCF vont pouvoir vérifier l’adresse des personnes voyageant sans titres de transport. Objectif : s’assurer que l’amende arrive à bon port, et perde vers une adresse fictive.
Au cœur de cette nouvelle stratégie se trouve « Stop Fraude », un outil informatique permettant de croiser, les adresses fournies par les fraudeurs avec les données de la direction générale des finances publiques (DGFiP), l’organisme chargé de collecter les impôts des Français. Si une fausse adresse est détectée, la véritable adresse de l’individu concerné s’affiche instantanément pour envoi de l’amende.
Ce système prometteur n’est pas sans faille. En cas de fausse identité donnée lors du contrôle, « Stop Fraude » reste impuissant. « En général, récupérer le nom et prénom n’est pas un problème pour les agents », relativise Florence Saujeteau, déléguée générale de l’Union des transports publics et ferroviaires (UTPF), auprès du Parisien. « Dans tous les cas, ce nouveau procédé réduit les chances que l’amende ne se perde dans la nature », assure-t-elle.
Et si, pour l’instant, les contrôleurs ne peuvent pas vérifier l’adresse donnée par les contrevenants sur le moment – le croisement est réalisé en fin de journée, au terme des contrôles –, cette option est prévue dans une proposition de loi sur le « renforcement de la sûreté dans les transports », portée par Philippe Tabarot, sénateur LR des Alpes-Maritimes devenu ministre des Transports. Le texte a déjà été adopté par le Sénat, mais doit encore être débattue à l’Assemblée nationale.
Un dispositif étendu à d’autres réseaux en avril
« La fraude, perçue comme une injustice par les autres usagers, représente un manque à gagner estimé à environ 700 millions d’euros par an sur tout le territoire », a également rappelé le syndicat professionnel du secteur dans un communiqué. Dans le détail, la moitié de cette somme est supportée par la SNCF, et l’autre moitié est partagée entre la RATP et les autres réseaux de transport urbain.
« La fraude est un fléau qui diminue fortement les capacités des collectivités et des opérateurs de transport public en matière de renouvellement du matériel, d’offre de transport, et de confort du voyage », a également souligné l’UTPF.
Pour le moment, seulement six entreprises, celles qui ont financé le dispositif « Stop Fraude », vont pouvoir l’utiliser : la SNCF, la RATP, Keolis, Transdev, RTM et Tisséo. Les autres réseaux pourront à leur tour l’adopter d’ici trois mois, a précisé l’UTPF, syndicat qui regroupe quelque 150 opérateurs de réseaux urbains au total.
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