
LUDOVIC MARIN via AFP
POLITIQUE – Dix ans après les attentats de Mohamed Merah qui ont fait sept morts, dont des enfants juifs, le président Macron et son homologue israélien, Isaac Herzog, ont rendu un hommage émouvant aux victimes dimanche 20 mars à Toulouse.
En milieu d’après-midi, les deux présidents ont déposé une gerbe dans la cour de l’école Ohr Torah (anciennement école Otzar Hatorah), au pied de “l’Arbre de vie”, un monument en hommage aux victimes. C’est ici, le 19 mars 2012 vers 8h, que deux enfants, Myriam Monsonego, 7 ans, et Gabriel Sandler, 3 ans, ont été abattus à bout portant dans la cour de récréation par Mohammed Merah, un délinquant âgé de 23 ans.
Quelques secondes avant, Arié Sandler, 6 ans, et son père Jonathan Sandler avaient également succombé aux balles du tueur au scooter. Celui-ci avait démarré son périple meurtrier une semaine plus tôt pour abattre, à Toulouse puis Montauban, trois militaires, Imad Ziaten, Abel Chennouf et Mohamed Legouad, et provoquer des blessures irréversibles à un quatrième soldat, Loïc Liber, devenu tétraplégique.
7 victimes
Dimanche matin, la cour de l’école s’est d’abord remplie d’anciens élèves, témoins de l’attaque, venus des quatre coins du monde pour une cérémonie poignante autour du rabbin et directeur de l’établissement, Yaacov Monsonego, dont la fille Myriam, 7 ans, a péri sous les balles de Mohamed Merah.
“La douleur est intense, ce qui s’est passé a été traumatisant et l’absence ne sera jamais comblée. Mais c’est la volonté de vivre et la solidarité au sein de l’établissement qui seront les plus fortes”, a témoigné Ava Ouaknine, 19 ans, amie de Myriam Monsonégo.
“J’avais 16 ans, cela a changé ma vie. Cela a été très dur, je faisais des cauchemars. Puis je me suis reconstruite et finalement ça m’a aidée à réussir, à avancer, à persévérer. Je me suis dit ‘j’ai de la chance d’être là’ et ça m’a boostée pour mes études”, confiait de son côté Sharon Benitah, qui a fait le voyage depuis New York.
“Nous ne cèderons rien”
En arrivant sur les lieux quelques heures plus tard, Emmanuel Macron a donné une longue accolade au directeur de l’établissement. Une cérémonie d’hommage aux victimes s’est déroulée dans une salle de concert du centre-ville de Toulouse, la Halle aux grains.
Plusieurs textes ont été lus par les amis et des membres des familles, puis le président de l’État d’Israël et le président de la République ont prononcé des discours, en présence des anciens chefs d’État, François Hollande et Nicolas Sarkozy.
“Nous sommes là pour chérir leur mémoire”, a déclaré le président Macron en fin de journée lors d’un discours. “Je veux rendre hommage à mes deux prédécesseurs”, a déclaré Emmanuel Macron en évoquant François Hollande et Nicolas Sarkozy, ainsi que Manuel Valls, ancien Premier ministre, présent sur place. “L’antisémitisme et antisionisme sont les ennemis de notre république”, a insisté le chef de l’État qui a fait de la lutte contre l’antisémitisme “un défi” “auquel nous ne céderons rien”.
Plusieurs centaines d’enquêteurs avaient été mobilisées pour identifier l’auteur qui a basculé dans le fondamentalisme lors de séjours en prison, mais est passé sous les radars de l’antiterrorisme. Dans la nuit du 20 au 21 mars, Mohammed Merah, qui s’était retranché dans un appartement, a été abattu lors d’un assaut donné par le RAID.
Les attaques de Toulouse et Montauban, survenues quelques jours avant l’élection présidentielle lors de laquelle s’affrontaient le président sortant Nicolas Sarkozy et le leader socialiste François Hollande, avaient marqué le début d’une série d’attaques terroristes en France, avec notamment ceux visant Charlie Hebdo, le Bataclan ou encore l’Hyper Casher.
À voir également sur Le HuffPost: En Ukraine, un hommage aux “109 enfants morts” depuis le début de la guerre