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EMPLOI – Le plan social annoncé par la direction d’Airbus du fait de l’épidémie de coronavirus prévoit un peu plus de 3.500 suppressions de postes à Toulouse, dont 2.398 à la production, 980 au siège et plus de 200 dans des filiales de la ville, a indiqué ce jeudi 2 juillet à la presse le responsable syndical FO Jean-François Knepper.
Pour la production, 386 postes sont aussi visés à Saint-Nazaire et 484 à Nantes, sur un total de quelque 5.000 suppressions prévues sur l’ensemble de la France, un chiffré jugé “excessif” par le ministère de l’Économie et des Finances.
“Comment l’État peut-il accepter autant de licenciements?”
La filiale Stelia, implantée à Rochefort, Mérignac, Méaulte et Saint-Nazaire, doit aussi perdre plusieurs centaines de postes, a précisé Jean-François Knepper, rendant compte de l’information communiquée aux syndicats par la direction du groupe, après l’annonce ce mardi d’un plan de suppression de quelque 15.000 emplois dans le monde.
“Nous allons vers un cataclysme social à l’automne”, a mis en garde Jean-François Knepper, dont le syndicat est le premier de l’avionneur. “Comment l’État peut-il accepter autant de licenciements?”, a-t-il demandé. Les syndicats vont “maintenant s’assoir à la table des négociations (…) On commence lundi matin et on est partis pour quatre mois”, a-t-il prévenu. Jean-François Knepper a rappelé que l’objectif des syndicats, qui estiment que la crise est conjoncturelle, reste “zéro licenciements secs”.
Muriel Pénicaud dit être mobilisée
Toulouse, où Airbus et ses filiales emploient près de 30.000 salariés, “est la capitale de l’aéronautique, quand l’orage arrive, Toulouse est plus mouillée que les autres” mais “ce n’est pas une raison pour justifier tout et n’importe quoi”, a-t-il ajouté.
De son côté, la ministre du Travail Muriel Pénicaud a assuré à la presse qu’elle était en contact avec la direction de l’avionneur avec pour objectif annoncé “d’éviter un maximum de licenciement”, “si possible”.
Comme le syndicaliste FO, elle espère éviter les licenciements secs, préférant un “plan de départs volontaires” et de “l’activité partielle de longue durée”. “Il y a des perspectives au bout du tunnel”, a ajouté Muriel Pénicaud, qui prévient toutefois que les difficultés économiques pourraient durer des années.
En réponse, le le président exécutif du groupe Guillaume Faury a expliqué dans la presse allemande que 3.500 emplois pourraient être sauvegardés si l’Allemagne et la France apportaient leur aide, dont 1.500 en France.
En Allemagne, “nous pensons que jusqu’à 500 emplois pourraient être sauvés si le gouvernement allemand nous soutenait, par exemple par le biais du programme de développement d’avions à hydrogène. L’extension du chômage partiel à 24 mois pourrait garantir jusqu’à 1.500 emplois supplémentaires”, précise Guillaume Faury dans l’hebdomadaire allemand Der Spiegel.
Le nombre d’emplois supprimés en Allemagne, le pays européen le plus touché par les quelque 15.000 suppressions de postes prévus dans le monde par l’avionneur, serait ainsi “réduit de 5.100 à 3.100”, détaille encore Guillaume Faury. “Des discussions à ce sujet sont déjà en cours”, selon lui.
En France, les suppressions de postes s’élèveraient en outre à 3.500 et non plus 5.000, ajoute-t-il, sans préciser les conditions d’un tel changement. “Aucune décision finale n’a encore été prise”, assure finalement le président exécutif d’Airbus. “Avec notre annonce, un processus s’amorce”, assure le dirigeant.
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