Opéré deux fois du genou, Rafik Messali s’impose chez les professionnels dans son club formateur, le TFC, à 21 ans. Récit du parcours du combattant d’un joueur qui revient de loin, avant le déplacement des Toulousains à Nantes ce dimanche 27 avril en Ligue 1.
Le parcours de Rafik Messali est celui d’un revenant. En octobre 2022, le natif de Toulouse, arrivé chez les Violets à 13 ans après avoir fait ses classes au Mirail, à Ramonville, et à Castanet, est proche du groupe professionnel. Philippe Montanier l’apprécie, le convoque aux entraînements ; mais le rêve se brise en même temps que le ligament croisé de son genou. Rafik Messali a 19 ans. Il travaille, se remet, revient. Il reprend en National 3 avec la réserve à la fin de l’hiver 2023. Deux mois plus tard, son genou lâche à nouveau. « Ces moments ont été difficiles… Évidemment, j’ai douté », rembobine celui qui pourrait apparaître ce dimanche, pour la quinzième fois de sa carrière – et de la saison – avec son club formateur (8 titularisations en Ligue 1 et en Coupe de France), après avoir subi une nouvelle intervention chirurgicale et retrouvé les terrains en avril 2024 seulement. Qu’est ce qui permet de tenir, alors que beaucoup d’autres, à sa place, auraient abandonné et laisser filer le train ? « Je suis, à la base, quelqu’un qui n’a pas pour habitude de lâcher prise. Je pense que ces blessures ont encore plus renforcé cette résilience, autant qu’elles m’ont permis de relativiser, sur beaucoup de choses », explique l’intéressé, aussi décrit dans l’entourage du club comme « une personne humble, travailleuse, qui ne s’est jamais prise pour quelqu’un d’autre. »
« L’histoire de Rafik est exemplaire en ce qui concerne le franchissement des épreuves de la vie », salue son entraîneur Carles Martinez Novell, qui l’a lancé dans le grand bain de la Ligue 1 le 10 octobre 2024, sur la pelouse de Rennes, deux mois après la signature de son premier contrat professionnel. Messali avait alors 21 ans, une rareté dans le foot d’aujourd’hui, où ces moments clés arrivent de plus en plus tôt dans la carrière des jeunes joueurs. « Le TFC m’a fait confiance et m’a très bien accompagné durant cette période » reconnaît le joueur, qui n’a pas été lâché par son club durant ses périodes de convalescence. « Quand de grosses blessures comme celles qu’a subi Rafik surviennent dans des périodes cruciales, on renouvelle la confiance au joueur » détaille Jean-Christophe Debu, entraîneur de la réserve toulousaine. On connaissait son potentiel, et lorsque son croisé a lâché à nouveau, on a décidé de le garder un an de plus. Quand il a repris en National 2 au printemps 2024, on a vu que son talent ne s’était pas évaporé, bien au contraire » détaille l’ancien directeur du centre de formation, à qui le parcours du Pitchoun inspire « beaucoup de volonté, de travail et de courage. »
Seul joueur de la génération 2003 à s’être imposé au TFC, Messali a également subi de plein fouet la période Covid, survenue pour lui au coeur d’une saison cruciale, lors de laquelle il aurait dû notamment disputer la Coupe Gambardella. « C’est une période charnière, très importante pour les jeunes à son âge. Il n’a pas été gâté au niveau de la compétition. Malgré le temps perdu, le Covid, les blessures, il a rattrapé beaucoup de choses. Il a du en faire plus que les autres, se remettre en question », apprécie Jean-Christope Debu, qui salue « une grande victoire » pour le troisième joueur formé au club le plus utilisé cette saison en Ligue 1 par Carles Martinez Novell derrière Guillaume Restes et Jaydee Canvot. « A l’entraînement comme en match, il montre de très belles choses ; du talent, de la personnalité. Je suis très heureux, pour lui comme pour moi » félicite l’entraîneur catalan, qui peut compter sur son jeune joueur pour tenter de terminer la saison sur une bonne note. Un nouveau combat pour Rafik Messali.