Ce dimanche matin, plusieurs apiculteurs membres du Syndicat d’Apiculture Méridionale s’étaient donné rendez-vous au marché de Saint-Aubin, à Toulouse. Un rassemblement destiné à afficher leur opposition au projet de loi Duplomb et à ses pesticides.
« On a réussi à les mettre à la porte, ils reviennent par la fenêtre » se lamente Thierry Vincent, président du Syndicat d’Apiculture Méridionale. Ce dimanche matin, sur le marché de Saint-Aubin, à Toulouse, les apiculteurs sont venus en nombre afin de dénoncer la loi Duplomb. Équipés de leurs tenues, de leurs enfumoirs mais aussi de leurs tracts, ils n’hésitent pas à faire entendre leur mécontentement.
« On détruit la biodiversité »
« C’est une concession faite par l’État aux mouvements des agriculteurs pour avoir la paix sociale. Mais c’est un retour en arrière pour tout le monde » martèle Thierry Vincent. La proposition de loi Duplomb, qui a été adoptée au Sénat et pourrait être examinée à l’Assemblée Nationale fin mai, comporte des mesures portant sur la réutilisation de certains pesticides, appelés les néonicotinoïdes, tueurs d’abeilles et interdits en France depuis 2018. « Les agriculteurs disent que ce sont les pesticides les plus efficaces, mais c’est parce que ce sont les plus agressifs. On en retrouve de partout, dans les plantes, dans les sols, dans les vers de terre… Nous, on n’est pas plus verts que ça, mais on ne détruit pas que les abeilles avec ces pesticides. On détruit la biodiversité » détaille-t-il.
Des passants convaincus
Accolés au stand d’apiculture habituellement présent sur le marché, les apiculteurs scandent « Non aux pesticides ». Une animation suffisante pour attirer les curieux. « C’est très bien qu’ils se fassent entendre ! Le miel, c’est quelque chose de naturel. C’est important de les soutenir » explique un couple de passants, juste après avoir pris un des tracts. « On se rend compte qu’on demande toujours aux mêmes personnes de faire des efforts, de trier leurs déchets, de manger mieux… Mais au final ça ne sert à rien si on fait passer ce genre de lois », se désole Michèle, une autre passante.
« On sait que les abeilles ont un fort capital sympathie auprès des gens »
« C’est important pour nous d’être présents sur ces marchés, auprès des gens », reprend Thierry Vincent. « Il y a la même action en ce moment même à Bordeaux. On s’est coordonnés avec tout le monde après l’appel de l’Union nationale de l’Apiculture française pour mener ces actions. Les gens qui fréquentent ces marchés sont déjà des gens qui font attention à ces problématiques. Et puis on sait que les abeilles ont un fort capital sympathie auprès des gens » conclut-il, espérant qu’un maximum de personnes signeront leur pétition et interpelleront les députés pour faire annuler ce projet de loi.