Ce dimanche après-midi, un appel national à la mobilisation contre l’islamophobie a été lancé. Un appel auquel ont répondu présent les Toulousains, afin de rendre hommage à Aboubakar, tué quelques jours plus tôt dans une mosquée du Gard
Ils étaient plusieurs dizaines à se regrouper ce dimanche en fin d’après-midi sur les ramblas des allées Jean Jaurès à Toulouse. Scandant « justice pour Aboubakar », les manifestants ayant répondu à l’appel national à la mobilisation contre l’islamophobie ont su faire entendre leurs voix endeuillées et révoltées.
« On ne veut pas que ce meurtre soit invisibilisé. Les politiques ont eu des mots officiels mais il n’y a pas eu de déplacement spontané » explique Amel, venue manifester. « C’est une manière de montrer qu’il faut compter sur la communauté musulmane. Les quartiers populaires se mobilisent de plus en plus contre cette politique ouvertement islamophobe ».
« Je pense que cet événement est un tournant »
« Nous le redoutions depuis longtemps » détaille Salah Amokrane, au nom du collectif « Assemblée des Quartiers ». « Il y a un contexte global d’islamophobie en France, porté par nos politiques. Là, on atteint des extrêmes. Il y a eu un mort, ce jeune homme, qui était dans son lieu de culte et qui a été sauvagement et lâchement assassiné » poursuit-il. « Je pense que cet événement est un tournant. C’est la première fois qu’un mobile islamophobe est reconnu ».
« Je ne suis pas étonné de la réaction timide de Bruno Retailleau »
François Piquemal, présent au cœur de la mobilisation a, lui aussi, dénoncé la réaction des politiques : « François Bayrou a eu de bons mots sur cette affaire. Mais je ne suis pas étonné de la réaction timide de Bruno Retailleau, étant donné qu’il est l’un de ceux qui appellent le plus à la haine envers les personnes musulmanes ou supposées musulmanes » a lâché le député LFI.
D’autres mobilisations en soutien de la victime sont prévues dans les jours à venir.